A l’occasion du 25e anniversaire de la signature des protocoles additionnels aux conventions de Genève sur la protection des civils dans les conflits, qui sera commémorée samedi, l’organisation reporters sans frontières enjoint les Etats à garantir la sécurité des journalistes en mission dans des zones de guerre.
Cette protection est déterminée à l’article 79 du protocole 1, qui prévoit que ces reporters de guerre sont considérés comme des civils et protégés en tant que tels. De leur côté, les journalistes doivent « n’entreprendre aucune action qui porte atteinte à leur statut de personnes civiles ». Les conventions de Genève de 1949 régissent le droit international humanitaire et les protocoles de 1977 les élargissent afin de garantir la protection des civils dans les conflits, y compris les guerres civiles.
L’organisation de défense de la liberté de la presse rappelle que le droit international « est de moins en moins respecté par certaines parties en conflit » et qu’en conséquence, la sécurité des journalistes n’est pas toujours assurée. Ainsi, 522 journalistes ont été tués ces dix dernières années, dont la moitié en zone de conflits (majoritairement en Algérie, au Rwanda, dans les Balkans, en Colombie, et dernièrement en Afghanistan). 72 % des journalistes tués ont été pris délibérément pour cible, les journalistes locaux représentant 87% de l’ensemble des tués.
RSF exhorte par ailleurs les rédactions à respecter la charte sur la sécurité des journalistes en zone de conflit ou de tension, mise au point en mars 2002 avec notamment le comité international de la Croix-rouge ou des syndicats de journalistes. Cette charte réclame que soient mesurés et limités les risques encourus, que les journalistes soient expérimentés, préparés et correctement équipés, suivis et encadrés, assurés, soutenus psychologiquement et protégés juridiquement.