"Destino", fruit d’un rêve entre le peintre surréaliste et le père de Mickey, est un court métrage de sept minutes, qui devait être produit par Walt Disney, l’oncle de Roy, et écrit par Dali en 1946! Il a été présenté en première mondiale à Annecy, premier rendez-vous mondial des cinémas d’animation, avec "Les enfants de la pluie" de Philippe Leclerc en sa présence et celle de Didier Lockwood, qui en a composé la musique. "En 1946, a raconté Serge Bromberg, directeur artistique du Festival, Dali rencontre Disney et ils ont ensemble l’idée de faire un film. Dali travaille avec John Hench pendant quelques mois. Ils vont faire 20 secondes d’animation et un grand nombre de dessins. Mais à l’époque les finances de Disney sont catastrophiques et le projet est abandonné.
En 1999, Roy tombe sur les notes prises à l’époque et décide qu’il faut redonner à Disney son histoire". Il confie alors aux studios Disney de Montreuil, "culturellement les plus proches", la réalisation de "Destino", qui a respecté à la lettre les notes prises à l’époque par la femme de Walt Disney. Au total 295 films, longs, courts, clips, en provenance de 36 pays, vont être projetés jusqu’au 7 juin à Annecy, dont "Rugrats go wild" (la suite des Razmoket), "Les Triplettes de Belleville" de Sylvain Chomet, "La petite sorcière", un inédit du maître japonais Hayao Miyazaki, ainsi que "Horus, Prince du soleil" de Isao Takahata, qui a créé avec lui le studio Ghebli. Le "Cannes de l’animation", avec ses stars en "cello", en gouache ou en 3D, met en lumière cette année l’Australie, "où l’animation est jeune et extrêmement innovante".
Le Festival sortira par ailleurs de l’oubli un "OVNI de l’animation", l’Américain Charley Bowers (1889-1946), "génie loufoque et surréaliste" qui a inventé l’oeuf incassable, la peau de banane anti-dérapante et l’arbre à chats. Placée sous le signe de la musique, cette édition présente en compétition cinq longs métrages du Danemark, de France, d’Italie, de Chine et du Zimbabwe.