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Quand les «Hessada» créent tout un art autour de leur métier

© D.R

Au Festival national des arts populaires de Marrakech

Les «Hessada» (moissonneurs) ont tout un art populaire particulier. Surprenant et époustouflant à la fois ! Révélés par le Festival national des arts populaires de Marrakech qui est à sa 51ème édition, ces artistes font preuve de grande créativité. Ils s’inspirent bien de leur métier à cet effet.
A commencer par le matériel utilisé pour la moisson en passant par un aspect vestimentaire dédié à la performance artistique qu’ils offrent sur scène. Rencontré vendredi soir dans l’espace magique du palais Badii, lors d’une répétition générale, un membre de cette troupe en dévoile les dessous.

Célébration de la moisson
Tel que l’explicite sur place l’artiste de la troupe «Al Hassada» issue de Had El Gharbia (village à Tanger), Abdellah El Bouhali, également président de l’association «Al Mounia» des arts populaires, de la culture et le développement, cet art culturel est basé sur la moisson dans les champs. «C’est là où la nourriture est préparée. Quand la récolte est prête, il y a une solidarité entre les agriculteurs et les moissonneurs. C’est ce qu’on appelle la «Twiza» (Entraide) qui est également célébrée après la moisson. Tout cela est un patrimoine», détaille-t-il en précisant que ce groupe d’artistes participe à ce festival depuis 98 à ce jour. Dans son jeu, la troupe exprime cette «fête» par des symboles. «Nous avons hérité de cette culture bien qu’elle ait disparu. Pour l’heure, nous avons une troupe bien développée et adaptée aux planches», avance-t-il en s’expliquant sur le matériel utilisé même dans la performance artistique.

Bouquet de moisson, faucille… tout en transe
A l’instar des moissonneurs dans les champs, ces artistes ont recours aux mêmes outils utilisés dans le métier.
Dans ce sens, notre orateur énumère «le bouquet de moisson, la faucille, les couvertures de doigts et de paume pour éviter les blessures aux mains». «Aussi, le tablier c’est pour prémunir notre ventre contre les piqûres d’épine», détaille-t-il en rappelant porter le turban pour exprimer la protection du soleil.

Dans les origines de l’agriculture
Quant à cet art des «Hassada», il ne date pas d’aujourd’hui. «Il remonte à très longtemps. C’est un patrimoine qui a ses origines dans l’agriculture qui est notre raison de vivre depuis la nuit des temps», ajoute M. El Bouhali qui estime que cette agriculture remonte même à la création du premier homme sur terre accompagnée de l’expédition des anges qui ont montré à Adam la manière de semer et récolter voire moissonner. Histoire de s’inspirer d’un verset coranique. Le tout en revenant à la célébration.
Pour l’artiste, ce patrimoine est aussi une occasion de «rencontre entre troupes». Chose qui est parfaitement illustrée lors de cette manifestation. «Entre troupes, nous nous rassemblons pour nous amuser et être solidaires. Après quoi, chacun prend son chemin. C’est ce qui passe également lors de ce festival», s’exprime-t-il.

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