Culture

Quand trois artistes interrogent le corps

© D.R

Jusqu’au 22 juillet, la Galerie des Résidents de la Fondation Montresso présente l’exposition intitulée «Errance». Elle présente le regard porté de trois artistes sur et à travers le corps.

La Fondation Montresso accueille dans sa Galerie des Résidents «Errance(s)». Il s’agit d’une exposition collective réunissant les œuvres d’Ignacio Lobera, Yasmine Hatimi et Bence Magyarlaki. Prévue jusqu’au 22 juillet, cette exposition questionne le corps. «Ces artistes créent un dialogue visuel saisissant apte à déconcerter les désignations imposées. Mêlant des médiums aussi divers que la sculpture, le dessin et la photographie, ils entament une déconstruction des stéréotypes et des normes forgés autour de la notion de genre et de sa performance mouvante», indiquent les initiateurs.
Les amateurs de l’art découvrent ainsi les photographies de Yasmine Hatimi. Ses œuvres s’articulent ainsi comme exploration des strates constitutives de la conception de la masculinité dans nos sociétés contemporaines. Sous le titre évocateur «La Chasse aux Papillons», sa série d’images en noir et blanc crée des moments suspendus dans le temps où les potentiels libérateurs de l’individu sont appréhendés dans toute leur fragilité.
Déconstruisant une image de la masculinité dictée par les injonctions sociales, traditionnelles et religieuses, l’artiste ouvre l’horizon à d’autres acceptions de cette notion. Entre l’exposition des rues et l’intimité du jardin secret, Yasmine Hatimi crée une tension émotionnelle qui trouve sa prolongation dans le dédoublement des corps chez Ignacio Lobera. Du papier à la sculpture, les corps se déploient dans un mouvement constant et engagent un espace singulier où intérieur et extérieur s’amalgament.
«L’artiste même devient sujet d’étude dans un jeu de perspective alternante, où questionnements et doutes s’incorporent dans des silhouettes spectrales revisitant les performances du théâtre d’ombre. La série «Médula» suit alors un geste hasardeux et retrace une réalité sensible où corps et espace confluent. Soulevant ainsi des perceptions multiples du corps et de ses déplacements à travers des espaces instables, la distorsion des figures reflète les émois intérieurs», explique-t-on.
Dans la continuité de cette quête de l’intime insondable, les sculptures de Bence Magyarlaki incorporent une tension constante d’un corps tiraillé entre le système social, l’institution familiale et les propres désirs de libération. Interrogeant le geste dans sa valeur sociale et physique, la série «Body Shema : (Non)Violent Protectors» extériorise une intimité organique et émotionnelle du corps.
Entre la rigidité du matériel et la fluidité des formes, l’artiste invite le public à repenser la fixité des normes sociales et conventionnelles autour du corps et de sa performance publique et intime. Une fois de plus, les artistes Yasmine Hatimi, Ignacio Lobera et Bence Magyarlaki établissent ainsi un dialogue mouvant autour du corps et de son errance. Ils articulent un espace instable où le corps se libère tout en s’ouvrant à des interrogations nouvelles.

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