L’espace d’art Montresso à Marrakech accueille «Comme Nous sommes». Du dessin à la sculpture, en passant par la peinture, cette exposition met l’accent sur le récit autobiographique.
La Fondation Montresso ouvre sa saison culturelle avec une nouvelle exposition baptisée «Comme Nous sommes». Il s’agit d’une «restitution» de résidence Jardin Rouge des artistes : Nafie Ben Krich, Anas Guermouj, Sabrine Larach et Malek Sordo. En effet, l’exposition, prévue du 23 septembre au 30 novembre 2023, met l’accent sur le récit autobiographique. «Du dessin à la sculpture, en passant par la peinture, les artistes ouvrent et offrent des espaces de réflexions pour ceux qui veulent bien découvrir d’autres narrations. A la fois élément fondateur et coordonnateur de la présence de soi, les œuvres de ces quatre artistes révèlent des imaginaires poétiques, politiques et culturels approchés à partir de sujets et de contextes très variés», indiquent les organisateurs.
Les amateurs de l’art découvrent ainsi les œuvres de Nafie Ben Kirch. La construction biographique de cet artiste nourrie d’une puissance métaphorique autour des objets tant désirés. «Roue, enclume, casque, bouteille de gaz… sont autant de commandements auxquels on s’attache, autant de symboles marqueurs de notre sédentarisation. Les plumes sont le principal outil de l’artiste, elles viennent recouvrir ses sculptures et ses dessins», explique-t-on.
A découvrir également Anas Guermouj. Cet artiste développe dans son œuvre une iconographie des transports et devient en quelque sorte le porte-voix poétique des travailleurs des routes. «La main en mouvement est fondatrice de cette révélation cultuelle, les matériaux et les techniques utilisés rendent compte de ce paysage urbain singulier. L’artiste en explore les motifs, les couleurs, les objets pour nous révéler, à partir de ce quotidien détourné, la beauté de la vie ordinaire». Le public distingue aussi Sabrine Larach. Fille d’une mère couturière et d’un père amoureux de la littérature, Sabrine vient puiser dans son enfance la genèse de sa création. Elle est tout autant la dépositaire de cette mémoire familiale que l’autrice de sa construction identitaire. Dans ses sculptures organiques et ses dessins, le son de la couseuse et la voix du lecteur résonnent… L’artiste choisit subtilement dans son œuvre ses matériaux : aiguilles, fils, perles, livres pour révéler les nouvelles allégories d’une histoire où l’innocence côtoie la conscience de l’être, pour figurer aussi ses émotions et partager les choses de la vie qui nous lient et nous façonnent.
A cœur ouvert, le travail de Sabrine Larach noue ainsi des fragments des souvenirs dispersés et constitutifs de ce «MOI». Enfin à ne pas oublier Malek Sordo. Cet artiste «dessine» une autobiographie en creux. Entre la réalité et la fiction, l’imaginaire et le réel, l’artiste vient raconter et sustenter ce double intérieur. «Dans une première série de dessin, Malek Sordo superpose deux sois imbriqués où la réflexion sur les thèmes de l’altérité et du refoulement des émotions nourrit la narration dans ces contradictions, ces lassitudes et ses rapports aux autres plus ou moins heureux. Sur des œuvres de plus grands formats, il décrypte les expériences qui ont structuré sa pratique artistique, il révèle par l’objet (télévision, film, jouet…) les moments d’individualisation de sa personnalité».