Culture

Quelle place pour les auteurs francophones ?

© D.R

L’auteure marocaine Rabiaa Marhouch, publiera en février un nouveau livre intitulé «Nina Bouraoui. La tentation de l’universel» chez les Presses universitaires de Rennes. En voici les contours.

 

La nouvelle publication «Nina Bouraoui. La tentation de l’universel » de l’écrivaine Rabiaa Marhouch a visiblement le mérite de faire davantage connaître cette auteure française. En détail, le livre de Mme Marhouch offre, d’après elle, «une vue inédite sur l’œuvre et l’itinéraire de Nina Bouraoui, entre place dans la littérature française et posture face aux questions identitaires». Les points forts de cette publication étant la réception littéraire et ses ambiguïtés en France quant à la classification des écrivains entre le centre et la périphérie, le lien entre la posture de l’écrivain(e) et la marque auteur, l’autonomie de l’écrivain(e) par rapport aux attentes de la réception ainsi que les jeux et les enjeux des étiquettes accolées aux écrivain(e)s.

«Malgré une forte notoriété et des œuvres conséquentes, le champ littéraire français peine à se départir de ses hésitations sur la manière de classer l’auteure.

Qui est Nina Bouraoui ?
D’après l’écrivaine marocaine, cette auteure, rebelle à toute assignation identitaire dès sa fracassante entrée en littérature en 1991, n’a eu de cesse de revendiquer sa place, pleine et entière, dans la littérature française. «Récusant les marqueurs particularistes «ethnoraciaux» ou genrés, elle donne du fil à retordre aux discours médiatiques et parfois universitaires qui classent hâtivement sa production littéraire dans le pôle « francophone» minoré», avance Mme Marhouch. Quant à la posture littéraire de Nina Bouraoui, née en France de père algérien et de mère bretonne, elle s’oppose ainsi à la définition étriquée de la littérature française tacitement réservée à une catégorie singulière d’écrivains, un groupe supposément homogène par essence et dépositaire exclusif de l’universalisme, soit «la blanchité». «Malgré une forte notoriété et des œuvres conséquentes, le champ littéraire français peine à se départir de ses hésitations sur la manière de classer l’auteure de mes mauvaises pensées (prix Renaudot de 2005) et, partant, de gommer une fois pour toutes les désignations multiples et parfois contradictoires de sa position dans le champ littéraire français», ajoute l’écrivaine marocaine qui se pose une question. Nina Bouraoui est-elle une autrice francophone ou française ? « Subversive et parfois opportuniste, elle jongle avec les lignes, brave les frontières catégorielles et bouscule l’immobilisme des cadres normatifs. Sa littérature reste un témoin des ambigüités de notre temps et des proclamations universalistes qui restent à satisfaire», estime Mme Marhouch dont la publication est destinée à un public universitaire en littérature, sociologie, études culturelles, philosophie études de genre, et études postcoloniales.

Teneur de l’œuvre
Le livre de l’auteure marocaine comprend trois parties. En introduction, elle présente Nina Bouraoui dans un cadre théorique et contextuel. Dans la première partie, elle retrace la trajectoire littéraire de cette écrivaine française. A commencer par l’entrée de celle-ci sur la scène littéraire en passant par sa phase de l’après-Renaudot et son obsession du roman «pur». Quant à la deuxième partie, elle révèle les choix esthétiques de Mme Bouraoui dans ses œuvres comprenant entre autres une autofiction. La troisième partie étant consacrée à la médiatisation de l’œuvre de cette auteure.

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Retour sur le parcours de l’écrivaine Rabiaa Marhouch

Profil:  Rabiaa Marhouch est écrivaine, éditrice et chroniqueuse littéraire au Courrier de Genève. Docteure en littératures françaises et comparées, elle est chercheuse associée au laboratoire Rirra 21 de l’Université Paul Valéry, Montpellier 3. Elle a, à son compteur, différentes publications dont le roman «Le cœur du volcan» dans lequel elle raconte des turbulences politiques et sociales qui secouent l’archipel des Comores. Quant à son essai dédié à Nina Bouraoui, elle en fait récemment l’annonce sur les colonnes d’ALM : «J’y mène une réflexion sur l’universalisme français et la place des auteurs dits «francophones » dans la prétendue «République mondiale des lettres» dont le centre serait à Paris ». Pour rappel, Mme Marhouch pilote, aux côtés de son conjoint, Eugène Ebodé, la collection «Sembura», créée par la plateforme «Sembura, ferment littéraire» des Grands Lacs d’Afrique, la maison d’édition «La Croisée des Chemins», l’Académie du Royaume du Maroc et la Fondation suisse Corymbo.

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