Culture

Questions à Judith Elmaleh, auteure d’origine marocaine «J’ai choisi un personnage de femme perdue qui prend la vie avec un recul humoristique»

© D.R

Rencontrée lundi après-midi dans la librairie LivreMoi à Casablanca le temps d’un point de presse dédié à la présentation de son nouveau et premier roman «Une reine» dont l’intrigue se déroule dans la métropole et l’Hexagone, l’auteure Judith Elmaleh, qui n’est autre que la sœur de la star Gad Elmaleh, en révèle les dessous. Dans cette publication éditée chez Robert Laffont, la romancière veut notamment honorer les grands-mères. Une intention qu’elle exprime lors de cette rencontre lors de laquelle elle nous accorde cet entretien.

ALM : En intitulant votre roman «Une reine», dans lequel vous racontez l’histoire de votre grand-mère, vous voulez sûrement créer un suspense. Qu’en dites-vous?
Judith Elmaleh : En fait, j’ai distillé la narration. C’est une femme qui va voir sa grand-mère et qui lui demande, à chaque fois, de lui raconter son histoire. Et le suspense est créé par le fait que la grand-mère, comme elle est justement pudique, va lui distiller des informations. Et comme c’est émotionnel pour elle, parfois elle dit des choses et s’arrête. Elle lui dit : reviens demain, je vais te parler. C’est un peu comme Shéhérazade des Mille et une Nuits. Evidemment, c’est ce fil conducteur où la grand-mère promet que chaque jour elle va ajouter un détail à son histoire à sa petite-fille.

Et votre humour dans tout cela ? Comment le manifestez-vous dans votre propre œuvre ?
En prenant les galères qui arrivent à une femme seule que j’étais, parce que je suis très distraite. C’est de tourner à la dérision ce côté perdu chez moi, d’une femme un peu embarrassée par les éléments de la vie qui s’ajoutent, s’amoncellent sur moi. J’ai choisi un personnage qui me ressemble un peu, de femme perdue, un peu maladroite et qui prend la vie un petit peu avec un recul humoristique. Quand elle va acheter sa cuisine, elle ne supporte pas le type qui lui raconte des histoires sur les tiroirs, les laqués, le contreplaqué. C’est un peu un point de vue de stand-up, on observe les gens et on critique un peu comment ils se comportent. C’est en cela où j’ai ajouté un peu d’humour dans le livre.

Votre publication peut-elle également être destinée à des enfants ?
Le plus beau cadeau qu’on puisse me faire, c’est de me dire je vais le montrer à ma fille. Je me dis quand elle sera plus grande, elle va le lire. C’est aussi, au-delà de l’histoire marocaine, une déclaration d’amour à nos grands-mères et une façon de dire allons les voir, restons avec elles, parlons avec elles. Elles ont tellement de choses à nous raconter nos grands-mères et nos grands-pères évidemment. Mais c’est de dire ça suffit pas d’aller les voir et leur dire ça va mamie ?! Tu as bien mangé ? tu as bien dormi ? pour ma part, ma grand-mère était une femme, avec sa complexité et il était question de la faire parler d’elle en tant que personne pas seulement en tant que vieille dame dont il faut s’occuper.

Quand on fait un premier roman, on prend bien son temps. Quel commentaire en faites-vous ?
Evidemment ce n’est pas du tout la même écriture. Déjà j’étais seule. D’habitude je coécris quand c’est le théâtre. C’est une plongée dans son cerveau (rires). Et on doit ressortir des choses qu’on avait oubliées ou qu’on avait refoulées. C’est vraiment une plongée en soi. C’est un peu une thérapie parfois.

Après la métropole, vous signez votre roman à Rabat. Donc une tournée est-elle en vue ?
Il y a un programme en Belgique. Il y a aussi quelques dates un peu partout en France et en Suisse. J’étais au Canada il n’y a pas longtemps. Par la même occasion, à chaque fois la thématique de la grand-mère est universelle n’importe où je vais.

Donc ce sera peut-être la même thématique dans votre prochain roman ?
Ce sera de la famille c’est sûr. Je pense que je parlerai beaucoup d’un sujet de jeune fille et du rapport mère-fille qui est important pour moi aussi. C’est toujours de la transmission.

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