Le métier des projectionnistes au Maroc est le thème choisi par le réalisateur en herbe Rachid Kasmi dans son documentaire «la cabine paradisio». Ce film participe à l’édition 2005 du festival «ciné mideast» qui aura lieu du 4 au 10 novembre à New York. Pour son premier documentaire réalisé en 2004, l’intéressé s’est penché sur la vie des projectionnistes au Maroc. Il aurait pour cela choisi trois parcours pour réaliser une sorte de portraits croisés. «Après certaines recherches, j’ai selectionné trois personnages, celui du projectionniste du cinéma 7ème art à Rabat, un deuxième du cinéma Flandria à Tanger et enfin le troisième c’est celui de la cinémathèque de Rabat» a t-il souligné. Le but serait, selon Rachid Kasmi, de faire le parallélisme entre les débuts de ce métier au Maroc ainsi que ses changements et ses développements. «Il y a de cela quelques années les projectionnistes des cinémas utilisaient le charbon pour projeter la lumière sur la pellicule, aujourd’hui c’est différent, ce métier a suivi le développement des moyens de technologie», a t-il souligné. Ainsi le projectionniste du cinéma Flandria, âgé de soixante ans, n’a pas la même vision du métier que celui de la cinémathèque de Tanger qui lui est très jeune. Contrairement au vieux projectionniste de Flandria, le jeune de la cinémathèque pratique son métier avec des outils plus avancés. Aujourd’hui, c’est la technique numérique qui prime. Rachid de la cinémathéque aurait même du mal selon Rachid Kasmi a travailler avec les vieux procédés d’il y a 40 ans. «Il a l’habitude des techniques numériques et il ne se voit pas travailler autrement» rétorque le réalisateur. Le réalisateur du cinéma 7ème art est quand à lui d’un âge moyen. Il a pratiqué les vieilles techniques du charbon, certes, mais il possède néanmoins des bribes de connaissances quant aux nouvelles méthodes plus avancées et qui s’allient à l’ère du temps.
Rachid Kasmi semble donc avoir tracé trois profils dans lesquels trois générations de projectionnistes sont mises à nu. Ici, une question légitime s’impose. Est-ce un conflit de génération que le réalisateur souhaite exposer dans son film ?. « Pas vraiment, mon objectif, c’est de revisiter ce métier dans ses différentes facettes et montrer également son évolution», souligne Rachid Kasmi. Ce dernier est lauréat de la promotion 1997 de l’Institut supérieur d’art dramatique et de l’animation culturelle (ISADAC) à Rabat. Novice dans le métier d’animation culturelle il décide de poursuivre ses études à Mohammédia. «Je préparais un DESS en management culturel», précise-t-il. Par la suite, diplôme en poche, il intègre l’Institut Goethe de Rabat et y travaille en tant que responsable de la programmation cinéma. Il y a six mois à peine il passe de ce poste à celui de chargé de toute la programmation culturelle. Son métier administratif ne l’a pas détourné pour autant de sa création. «Je viens de réaliser un autre documentaire intitulé : «le petit maestro», et aujourd’hui je suis en étape d’étalonnage», tient-il à préciser. Mais en attendant que ce documentaire sur un jeune de 5 ans qui dirige une troupe d’Ahidous à Sefrou, son premier bébé : «la cabine paradisio» participe au Festival de New York. Le Rendez-vous est fixé pour novembre.