Culture

Rachid Taha, un rock-beur à Meknès

© D.R

Rachid Taha se produira au Maroc. Ce sera le vendredi 1er octobre dans le jardin de l’Institut français de Meknès. Un concert qui intervient suite à la sortie du dernier album du chanteur franco-algérien, «Tékitoi?».
Le dernier album de Rachid Taha signe un retour très rock de la part du plus libre des chanteurs beurs en France. 18 ans après la pertinente reprise de «Douce France» par Carte de Séjour, Rachid Taha dénonce sans concessions une société où l’oppression, l’exclusion sont désormais quotidiennes pour les plus démunis… La poésie, l’humour, le mélange des genres (rock, musiques traditionnelles arabes, électro) sont toujours présents dans sa musique, mais d’une façon plus directe. Avec un album à la fois brut, parfois presque tribal, et suave, Steve Hillage, fidèle metteur en sons de Rachid, réussit encore le pari de nous surprendre. L’ancien pilier de Gong est bien plus que le styliste musical du chanteur. Les deux artistes en sont à vingt ans en quasi-continu (moins l’album « Barbès ») de ping-pong créatif, sans turbulences mais avec patience, c’est une conception à quatre mains et deux textes.
Pour la phase active, toujours à Londres, ils mettent en musique, souvent ensemble, une bonne quarantaine de textes, les chansons sont toutes mises grosso modo en boîte. Là, on élague, on tranche dans le vif, toujours en tandem. Cette fois, il en reste douze, qu’on bricole et fignole entre Londres, toujours (Guest surprise, un autre English cador du son, l’éminent Brian Eno), Paris ( la mandole de son compagnon Hakim Hamadouche) et l’Egypte (les arabesques des violons cairotes !). Au final, son tranchant, houleux, voire effilé, où les riffs de guitares tranchent leur chemin, à la limite du sauvage, entre les volutes orientales. C’est net, Rachid reste dans le camp du rock. La preuve, cette reprise couillue du Rock the Casbah des Clash.
Ce mélange ne date pas d’aujourd’hui. De ses obscures «traboules» lyonnaises aux clubs techno-swinguants de Londres, de son Orient si orienté, depuis les rugissantes années 80, il nous fait voyager de ses métissages nomades. D’abord avec son groupe emblématique Carte de Séjour puis en solo. Du reggae-rock-raï des débuts pionniers de Carte de Séjour, en passant par le funk arabo-gaulois, les séquences ethniques épurées jusqu’aux arabesques électro-rock de «Made In Medina», son dernier album.

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