La socio-anthropologue marocaine Rahma Bourqia vient de publier son dernier ouvrage intitulé « La société marocaine face à la globalisation. L’ère du numérique » chez les éditions La Croisée des chemins. Elle s’y intéresse aux mutations que traverse la société marocaine.
Dans son essai, l’auteure partage ses réflexions qui, d’après l’éditeur, posent autant de questions qu’elles invitent au débat et à l’échange d’idées. À travers quelques phénomènes sociaux et culturels, cet ouvrage met en avant la dynamique « singulière de la société marocaine et sa capacité à développer une résilience culturelle, sociale et politique, dans un environnement global générateur de grandes transformations qui déstabilisent les repères et engendrent de manière constante des réajustements». Selon la même source, ces «fragments socio-anthropologiques» sont le produit d’une réflexion sur les transformations de la société marocaine et sa culture. «Il est évident que cet ensemble d’articles ne fait qu’esquisser la dynamique par des incursions analytiques », précisent les éditions. D’après elles, les idées directrices qui les traversent se résument en trois grandes questions se rapportant à la fois aux instruments d’analyse socio-anthropologique et aux transformations de la société et la culture et les nouvelles configurations sociales qui les traversent. Dans les détails, l’auteure aborde dans son œuvre de la modernité et développement. Elle fait également un retour sur le Printemps arabe. Elle s’arrête sur les frontières mouvantes des cultures, les sciences sociales et actions publiques, la science et la politique. Quant au numérique, elle le traite comme «un enjeu de société». Elle ne manque pas aussi de traiter de l’université marocaine et la greffe des modèles. Le tout en mettant la réforme de l’éducation à l’épreuve. «La réflexion sur l’éducation, ses réformes et l’évaluation montrent que malgré les efforts déployés, depuis près de deux décennies, l’éducation est toujours à la recherche d’un paradigme d’action qui fera de la réforme un projet accompli. Ce sont l’éducation, la formation et la science qui constituent les conducteurs de la grande transformation et du développement. Ce qui invite au rehaussement du niveau des sciences et de l’esprit scientifique avec une éthique. La science et la connaissance représentent un apport au processus de transformation de la société, à son développement et à la relation entre science et politique dont l’action publique est tributaire. (…) C’est ainsi que le tournant global et numérique appelle les sciences sociales à une réflexion profonde sur les outils d’analyse pour saisir les captures des réalités socio-anthropologiques mouvantes d’une société marocaine en transformation», avance l’experte dans son ouvrage.
Pour rappel, Rahma Bourqia a un doctorat de l’Université de Manchester au Royaume-Uni. Elle est membre de l’Académie du Royaume. Elle est également Honoris causa de l’Université Indiana State (USA, 2006), de l’Université de Liège (Belgique, 2010), et de l’Université Paris Ouest Nanterre (France, 2010), voire ex-présidente de l’Université- Mohammedia-Casablanca (2002-2010) et ex-directrice de l’Instance d’évaluation du CSEFRS 2013-2022. Elle a publié plusieurs ouvrages et articles sur la culture, l’État, la jeunesse, les femmes, l’éducation, (en arabe, français et anglais) dont Culture politique au Maroc. En 2011, elle sort «À l’épreuve des mutations (2011) ». S’en suit «Penser l’école, penser la société. Réflexions sociologiques sur l’éducation» (2017). «New Paths of development», coédité avec Sili Marcello (2021), est aussi à son compteur.
