Culture

Ray Lema en tournée au Maroc

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La scène culturelle et musicale marocaine sera bientôt animée, le temps d’un concert, par une figure emblématique du Jazz congolais. Son nom, Ray Lema. Ce chanteur, et compositeur congolais sera en tournée au Maroc à partir de ce samedi 29 janvier. Une trounée qui débute à Casablanca au Complexe Touria Sekkat avant de se déplacer à Oujda, à Fés, à Tanger et à Tétouan. Ray Lema interprétera des morceaux en piano solo de son tout dernier album Mizila.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Ray Lema est né le 30 mars 1946 au Zaïre (l’actuelle République démocratique du Congo). Durant son enfance, il n’a aucun contact direct avec la musique. En 1957, alors qu’il avait 11 ans, il entre au petit Séminaire de Mikondo à Kinshasa avec la ferme intention de devenir prêtre. Cependant, très vite, lors des cours de musique, il dévoile un don certain pour le piano. Ses capacités à déchiffrer les partitions sont remarquables et il n’a aucun mal à assimiler des morceaux complexes. C’est à ce moment même que le jeune Ray Lema découvre la musique à travers une culture et une tradition occidentales fort éloignées de ses racines. Mozart, Bach ou le chant grégorien deviennent son pain quotidien. Le jeune Ray est désigné accompagnateur officiel des messes à l’orgue pendant des années. Ses professeurs sont si admiratifs de son talent que l’un d’entre eux lui offre même un piano. Sa vocation religieuse se transforme vite en une vocation évidente pour la musique. Pour son premier concert de musique profane, il interprète « La Sonate au clair de lune » de Beethoven, devant une salle où son frère est le seul africain.
Lorsqu’il quitte le séminaire vers 1962, il entre au collège Albert. Puis il s’oriente vers une filière chimie à l’Université Lovanium de Kinshasa. Nous sommes dans les années 60 et le pays est envahi d’influences occidentales, du rock américain à la salsa afro-cubaine. De toute évidence, la chimie n’est pas un très bon choix, et Ray préfère continuer à jouer avec quelques groupes et orchestres locaux.
Il découvre la culture urbaine kinoise et joue du piano dans les boîtes de nuit. C’est aussi à cette époque qu’il apprend la guitare. Repéré par le musicien Gérard Kazembe, Ray intègre son orchestre. Pendant deux ans, il joue d’innombrables airs de la variété anglo-saxonne de Jimi Hendrix aux Beatles. Après s’être initié à plusieurs répértoires anglo-saxons, une équipe américaine demande, en 1979, à Ray Lema de travailler aux Etats-Unis. Grâce à une bourse de la Fondation Rockefeller, Ray Lema s’envole donc pour l’Amérique. Fasciné par ce qu’il y découvre, en particulier en matière de sons et de studios, Ray y reste plus longtemps que prévu. Il épousera une américaine et apprend les techniques de studio. Il y enregistre même à la Nouvelle Orléans premier disque en solo «Koteja». Vers 1981, l’attrait du Vieux Continent se fait plus fort, et Ray quitte les Etats-Unis pour la Belgique avant de s’installer pour toujours en France.
Musicien de la diversité, Ray Lema travaillera même avec les Tyour Gnaoua d’Essaouira en l’an 2000. De leur rencontre naît une création musicale qui permet la confrontation de la musique gnaoua et des chants congolais.
Après sa tournée au Maroc en 2001, Ray Lema y retourne cette année même avec son dernier album « Mizila » sorti en 2004 et qui est dédié à sa mère. Le grand Ray Lema joue cette fois-ci au piano solo avec une sereine élégance.

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