Culture

Réalisateur sérieux et acteur taquin

© D.R

On l’attendait seul, Oliver Stone est apparu en compagnie d’un super héros. L’acteur irlandais Colin Farrell qui joue le rôle-titre dans « Alexandre le Grand ». L’un et l’autre avaient le teint fortement hâlé. Cela fait trois semaines qu’ils tournent sous le soleil brûlant du sud de Marrakech. Les prises de vue se déroulent dans de bonnes conditions, selon le réalisateur américain, en dépit d’une tempête de sable et de pluies inattendues. «Nous n’avons pas enregistré de retard jusque-là et l’armée marocaine, qui est extraordinaire, nous aide beaucoup », a dit Oliver Stone. Pour les scènes de bataille entre Alexandre le Grand et le roi Darios, qui nécessitent un nombre impressionnant de figurants, les soldats marocains ont été en effet d’une importance considérable. Le réalisateur américain a expliqué ensuite les raisons du choix du Maroc pour le tournage de son film. Elles sont au nombre de cinq : l’océan, les montagnes de l’Atlas, le désert, les plaines fertiles et les plaines semi-désertiques. «La variété des paysages du Maroc est d’une telle richesse qu’on peut y trouver tous les décors du parcours de mon personnage». Il a loué à cet égard l’un des producteurs du film, Moritz Borman, présent dans la salle, et «qui a maintenu le tournage au Maroc, en dépit des attentats de Casablanca et des pressions des assureurs.» Ce dernier a expliqué de son côté le choc qu’il a ressenti à la lecture du premier état du scénario d’ «Alexandre le Grand », rédigé par Oliver Stone. «Je n’avais jamais lu un scénario aussi important, aussi dense», a-t-il déclaré. L’acteur Colin Farrell a étayé les propos du producteur : «c’est le scénario le plus magnifique que j’aie lu. Il m’a complètement subjugué !» L’auteur du scénario n’a pas considéré «Alexandre le Grand comme un conquérant, genre Gengis Khan». Il a expliqué que son Alexandre a une belle vision du monde. C’est un unificateur qui ouvre de larges perspectives aux hommes, tout en respectant leurs différences de culte. «Dans notre monde qui est devenu bien étroit, c’est bien d’avoir de grandes possibilités». L’étroitesse de ce monde, Oliver Stone l’a éprouvée tout particulièrement avec l’accueil réservé à son film documentaire sur Fidel Castro: «Commadante». Ce film a été censuré par HBO (Home Box Office), une chaîne de télévision câblée, géante aux USA. Cette censure a été provoquée, selon le réalisateur, par un lobby cubain qu’il a apparenté à une mafia. Il a ajouté que sa relation avec les Etats-Unis est un sujet épineux «et déprimant» dans sa vie. «Aux Etats-Unis, il existe une atmosphère à la George Orwell». Allusion à l’auteur de «1984», un livre qui met en scène Big Brother, personnage qui contrôlait tous les faits et gestes des habitants, et qui punissait ceux qui ne s’adaptaient pas au point de vue de l’idéologie prônée par son régime. «On m’a traité de traître après Platoon !», s’est exclamé ensuite Oliver Stone, avant d’ajouter que Fidel Castro a le droit de s’exprimer et qu’il ne comprend pas pourquoi les Américains ne veulent pas l’entendre. L’ambiance de la conférence de presse a été détendue par Colin Farrell qui affichait une aisance souveraine. Il fumait beaucoup et la cendre de ses cigarettes finissait soit dans une petite bouteille d’eau minérale, soit dans un verre rempli d’eau où il était censé boire. A la question d’un journaliste qui le trouvait assez menu pour le rôle d’un personnage de la stature d’Alexandre le Grand, l’acteur irlandais a répondu : «On se retrouve dehors dans 5 mn, et vous allez apprécier de près la fermeté de mes muscles».

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