Culture

Reggab, enterré une deuxième fois

© D.R

«J’ai une nouvelle à vous annoncer. Elle n’est pas bonne ! » C’est avec ces mots que le réalisateur Nabil Ayouch a préparé le public à l’annonce de l’annulation du prix Mohammed Reggab. Fort de quatre éditions, ce prix récompensait chaque année les lauréats d’un concours de scénario s’adressant à des jeunes âgés de 18 à 35 ans. Il leur permettait de réaliser leur premier court-métrage. L’édition 2003 n’a pas différé des précédentes, puisque le prix a été remis aux gagnants et que la projection de leur première oeuvre a bel et bien eu lieu. Mais cette projection s’est accompagnée d’un goût amer. Celui de la fin d’une expérience qui permettait à de jeunes cinéastes de donner corps à leur vocation. Le fondateur de ce prix, Nabil Ayouch, a expliqué les raisons de la mise à mort du prix Reggab par « l’énorme investissement qu’il nécessitait ». Investissement aussi bien en moyens financiers qu’en temps. En dépit de l’aide de quelques partenaires, le Centre cinématographique marocain, la chaîne 2M, Cinétéléma et la société Kodak, le réalisateur d’ «Ali Zaoua» dit ne plus pouvoir assurer la pérennité de cette manifestation. Il espère que d’autres personnes prendront le relais pour encourager les jeunes talents. L’épouse de Mohamed Reggab, notre consoeur Fatima Boutarkha, a pris ensuite la parole. Elle a tenu un discours alarmiste sur la situation des manifestations cinématographiques au Maroc. Après l’ajournement (jusqu’à quand ?) du Festival du court-métrage de Tanger et la suspension de la 12ème édition du Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan, le Prix Mohamed Reggab rejoint «celui qui lui a donné son nom». Elle a ajouté que cette manifestation ne pouvait pas durer sans l’aide de l’Etat et des collectivités territoriales qui n’ont pas encore compris l’urgence des manifestations culturelles dans la diffusion des valeurs de la tolérance. Quant aux lauréats de cette dernière édition, ils ont réalisé leurs courts à partir de deux thèmes : le «pardon» et le «châtiment». Fatine Mohammadi Janane, une jeune R’batie de 18 ans, a concouru dans le cadre du premier thème. Elle a été récompensée pour son film «Fatalité» qui met en scène d’une façon édénique deux enfants. Une fille aide un garçon, bien que ce dernier ait été à l’origine d’un accident de vélo dont elle a gardé un pied au plâtre. Abdelmounaïm El Jarib a réalisé pour sa part son premier court-métrage, dans le cadre du thème «le châtiment». «Bonne Correction» promet à un grand avenir ce jeune cinéaste. Il a exploité une idée toute simple. Le concierge d’une école passe son temps à jeter dans une poubelle les bâtons dont se servent les instituteurs pour infliger des punitions corporelles aux élèves. Marqué par l’enseignement dans un msid, ce concierge craignait que le bâton ne rende rédhibitoire le savoir aux élèves. Le bonheur des deux réalisateurs a été malheureusement incomplet. Ils savaient que la fête des jeunes talents n’aura pas lieu l’année prochaine.

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