Les Casablancais peuvent à nouveau admirer la beauté et la splendeur du jardin Murdoch, l’un des chefs-d’œuvres hérité du Protectorat. Longtemps délaissé et livré à l’abandon, ce parc historique a été entièrement rénové et a retrouvé son éclat d’antan. Situé entre le quartier des Habous et Mers-Sultan, ce jardin est un havre de paix et de sérénité où le visiteur ressent un sentiment de communion avec la nature.
S’étendant sur une superficie de 4 Ha, il offre au visiteur, avec ses grands arbres, ses fleurs multicolores et ses aires de jeux, l’occasion de goûter au repos dans une ambiance ludique.
Un petit espace de jeu a été, en effet, aménagé pour le bonheur des enfants âgés de sept à onze ans. De même, une aire de pétanque a été mise en place pour les passionnés de ce sport. Les fanatiques d’Internet y trouveront également leur compte. Pour la première fois à Casablanca, le web s’installe dans un jardin public afin que les visiteurs puissent surfer sur la Toile tout en appréciant la verdure.
Plus d’une année de travaux et un budget de 4 millions de dirhams auront été nécessaires pour restaurer ce lieu de mémoire à la beauté indicible. En effet, le parc Murdoch a subi un lifting complet : aménagement d’une clôture, installation d’un réseau d’éclairage d’ambiance, plantation d’arbres, mise en place des allées piétonnes et des réseaux d’irrigation modernes et automatiques …Bref, tout a été fait pour que ce jardin retrouve une seconde vie. Et ce, grâce à la bienveillante diligence du Conseil de la ville de Casablanca. «L’opération de restauration du jardin Murdoch s’inscrit dans le cadre du programme de réhabilitation et de revalorisation des jardins de la mégalopole, initié en 2004 par le Conseil de la ville. Ce programme consiste en la restructuration des jardins historiques hérités de la période coloniale ; à savoir le jardin Murdoch, les parcs de la Ligue Arabe, de l’Ermitage et de Belvédère», indique Omar El Asri, chef de la division des espaces verts, parcs et jardins de la Commune urbaine de Casablanca. Selon lui, «Le nouveau concept de ces espaces verts va transformer toute la ville. Des activités culturelles y sont prévues pour garantir une animation permanente et renforcer ainsi la fréquentation de ces lieux de détente. Les artistes-peintres pourront ainsi y exposer leurs œuvres».
Par ailleurs, les travaux de restauration des parcs de la Ligue Arabe, de l’Ermitage et du Belvédère, déjà entamés en 2005, se poursuivront jusqu’en 2009.
Les Casablancais ne peuvent que se réjouir de cette opération de rénovation qui permet, d’une part, l’amélioration de leur cadre de vie et, d’autre part, de les protéger contre les délinquants qui trouvaient refuge dans ces lieux. «Il est vrai que ces jardins se trouvaient dans un état de dégradation fort avancé à cause d’un manque patent d’entretien. Il faut dire que depuis leur création, ils n’ont bénéficié d’aucune action de rénovation». En effet, ces espaces verts, chargés d’histoire, ont été transformés en dépotoirs ; voire en lieux de débauche.
Lugubre et sinistre, le parc de la Ligue Arabe, à titre d’exemple, a été abandonné à son triste sort.
Outre la dégradation de ses arbres et de ses plantes, il souffrait également d´une très mauvaise réputation. À la tombée de la nuit, les sans-abris, les ivrognes et les clochards en faisaient leur fief.
A l’instar du jardin Murdoch, ce magnifique jardin a été construit au début du 20e siècle. Le laisser-aller a fait de cet espace-vert un véritable coupe-gorge. Les agresseurs y trouvaient refuge. Viols et agressions multiples y étaient légion. Il était dangereux de s’y aventurer une fois la nuit tombée. Conscient de l’urgence de la situation, le Conseil de la ville a mis en place un vaste programme pour le sauvegarder et le restructurer lui aussi.
L’enveloppe budgétaire de cet ambitieux chantier qui concerne les jardins Murdoch, Belvédère, l’Ermitage de la Ligue Arabe s’élève à 27 millions de dirhams.
Histoire d’un jardin
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