Le tout dernier roman de l’écrivain tangérois, Ahmed Beroho, traite d’un sujet d’actualité : la déposition du Roi Mohammed V par les autorités colonisatrices françaises et son remplacement par "un souverain potiche", Mohamed Ben Arafa.
Le roman est ainsi intitulé "Enlèvement au Palais royal". Ahmed Beroho, qui n’en est pas à son premier roman historique, a retracé dans un style qui lui est propre, c’est-à-dire un subtil mélange de Victor Hugo et d’Anatole France, la journée du 20 août 1953 au cours de laquelle le Résident français, le fameux général Augustin Guillaume, a mis en application la décision de déposer le Roi du Maroc.
Nul doute que le roman historique est un exercice périlleux, délicat, mais Ahmed Beroho réussit toujours à relever le défi.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, "Enlèvement au Palais royal" n’a rien d’une tragédie. Le principal intéressé, le Souverain Mohammed V, est resté majestueux :
Voici ce que le général Guillaume dit au Roi : "Pour des raisons de sécurité, le gouvernement français vous demande de signer cette abdication. Si vous le faites, vous pourrez, vous et votre famille, vivre en France, librement et hautement considérés, en attendant des temps meilleurs…". En homme extrêmement pieux voilà comment le Roi a réagi : "Un jour répondant aux richards de Qoraïch qui voulaient le stipendier, le Prophète Mohammed s’écria : Par Dieu, Mettriez-vous le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche, que je ne renoncerais pas à ma mission". Tout est dit.














