Reportage : Sur les traces des dinosaures à Ouarzazate

Philippe Taquet, qui est professeur de paléontologie au Musée national français d’histoire naturelle, dont il a été le directeur, est responsable d’une unité de recherche du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l’un des grands spécialistes mondiaux des dinosaures. Il a été émeveillé par la découverte dans la région d’Ouarzazate des restes d’un dinosaure qui l’a baptisé Tazoudasaurus Naîmi. Ce dernier serait «l’ancêtre» des sauropodes de «Atlasaurus», vieux de 160 millions d’années. Celui d’Amérique du Nord est vieux quant à lui de 140 millions d’années seulement.
Tazoudasaurus Naîmi est une découverte inattendue. Il se caractérise par son emplacement dans une strate du jurassique inférieure, et mésure 9 mètres de long et pèse entre 4 et 5 tonnes. Vieux de 180 millions d’années, tazoudasaurus Naîmi est désormais le plus vieux dinosaure au monde.
Il fait, actuellement, l’objet d’analyses et de recherches aux laboratoires scientifiques du Maroc et de France. Il ouvre de nouvelles perspectives pour les paléontologues, les scientifiques et les chercheurs qui étudient le processus d’évolution des dinosaures et les conséquences écologiques des activités humaines mais aussi pour les touristes notamment les Marocains qui viennent visiter cette espèce géante qui présente un monde pittoresque. «Ce musée fait partie de notre patrimoine régional, c’est un don de Dieu pour notre village qui se fait connaître grâce aux dinosaures. Notre village est devenu célèbre et sera doté d’un hôtel pour accueillir les visiteurs amateurs de la paléontologie», confie à ALM Ghizlane Ait Tousse, 22 ans, membre actif dans une association locale, située dans la commune d’Imilounawen.
Grâce à cette découverte, Ouarzazate est devenue une ville de renommée internationale, en terme de biodiversité, outre sa célébrité pour être la deuxième Hollywood, sans oublier son charme et ses paysages féeriques qui s’offrent aux touristes.
Cette découverte à Ouarzazate d’un dinosaure sauropode, vieux de 180 millions d’années, désormais le plus vieux au monde, permet aux paléontologues l’accès à des informations précieuses sur l’histoire de cette espèce.
Par ailleurs, la commune rurale d’Iminoulawen et le conseil de la province d’Ouarzazate ont décidé de construire un musée de dinosaures, d’une part, pour la protection et la valorisation des richesses géologiques et paléontologiques du site de Tazouda, et d’autre part, pour le développement économique et culturel de la province.
Le coût estimé pour la réalisation de ce musée est estimé à 6 millions de dirhams, financé par le Conseil provincial (1 million DH), la commune d’Iminoulawen (2,5 millions DH), et la famille du paléontologue français De Ricqlès (environ 2,5 millions DH). Quant à la direction scientifique, elle sera confiée aux paléontologues français, le professeur Philippe Taquet et Armand De Ricqlès. Leur mission durera deux ans à partir de l’inauguration du musée.
«Notre dinosaure restera chez nous après la construction de ce musée qui regroupe les fossiles du dinosaure, dont nous sommes très fiers. Il a fait connaître notre douar et nous espérons qu’il sera un porte-bonheur pour le développement de la région qui souffre toujours d’enclavement», déclare à ALM Mohamed, 32 ans, l’un des habitants du douar désormais «bénis».