Culture

Responsabilité sociale des entreprises : Le cas du Maroc traité par l’économiste Tarik El Malki

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Professeur de gestion et de responsabilité sociale des entreprises à l’ISCAE (Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises), Tarik El Malki s’est penché sur la question de la RSE (Responsabilité sociale des entreprises) au Maroc. Son livre qui vient de paraître dans les éditions Afrique Orient avec la collaboration du Pr Bouchta M’Zali a pour objectif de démontrer que la RSE devient incontournable dans le contexte actuel.

«La notion de Responsabilité sociale des entreprises (RSE), qui est une prise en compte par les entreprises de l’impact social et environnemental de leurs activités est une notion qui ne cesse de prendre de l’importance depuis deux décennies, plus récemment dans le contexte des pays émergents du sud. En effet, un nouvel ordre économique et social est en marche caractérisé par une volonté de circonscrire les externalités négatives, liées à la mondialisation effrénée car non régulée», explique l’économiste.  

Les adeptes de la RSE s’emploieraient, aisément, à mettre en exergue le revers de la médaille de la mondialisation…
Tarik El Malki le souligne clairement dans son ouvrage : «Nous constatons cette dernière décennie une augmentation de la pauvreté, de la pollution, des inégalités, de l’injustice ou même des guerres et catastrophes naturelles».
Les constats sont réels. Les enjeux aussi.

Les démarches employées par les nations pour leur développement dans le cadre de la mondialisation ont démontré leurs limites.
«Il est indéniable que la manière dont est gérée cette mondialisation doit changer», décrète clairement l’expert en matière de RSE.
D’ailleurs, l’ouvrage se veut démonstratif d’une situation au Maroc qui devra tenir compte de ce paramètre incontournable pour lisser les effets de la crise et consolider le management en entreprise.

Partant du constat qu’un certain nombre de solutions ont été proposées à l’échelon mondial pour redonner une autre orientation à cette mondialisation (taxes sur les transactions financières internationales, taxes sur les profits des multinationales…), Tarik El Malki affirme que la «RSE s’inscrit parfaitement dans cette optique».

Dans le développement de son ouvrage, l’économiste explique, à juste titre, que «la RSE implique un changement de mentalité radical pour les firmes multinationales qui doivent veiller, désormais, à faire évoluer leur système de gouvernance vers plus de transparence, (…) et à respecter l’environnement dans le pays où elles opèrent».

Sur le plan géostratégique, les responsabilités deviennent de plus en plus acerbes. Le capital humain étant garant de la bonne marche de tout processus. Et c’est bien dans ce sens que la RSE se justifie à plus d’un titre. Quand elle trouve une base pour étendre ses fondements, l’environnement de travail est préservé et les équilibres atteints.

Dans le cas contraire, les risques de dérapage sont importants. Au Maroc, la prise de conscience est réelle. Elle s’est trouvée matérialisée, il y a quelques temps déjà, à travers l’instauration par le patronat marocain du label RSE. «Le label s’inspire des principes de la norme ISO26000 et évalue la conformité des entreprises candidates avec les principes de cette norme», fait remarquer l’économiste.

L’auteur du livre n’omettra de souligner au passage que le «Maroc est l’un des rares pays de la région à ne pas avoir été déstabilisé par les événements du printemps arabe 2011».
La RSE étant un  ingrédient essentiel pour la stabilité d’un pays.

L’éclairage apporté par l’économiste vise à le prouver par des faits concrets. Trois objectifs ont permis à l’aboutissement de l’ouvrage. Le premier concerne en l’établissement d’une cartographie en matière de RSE. La seconde partie du livre traite des outils existants dans le domaine. Enfin, la troisième partie représente un exercice empirique que l’auteur a bien voulu faire pour vérifier l’existence potentielle d’une relation entre la performance sociale et la performance financière dans le contexte des entreprises implantées au Maroc.

Tarik El Malki finira par conclure à l’issue de son analyse tridimensionnelle qu’«aucun consensus autour d’une théorie n’émerge».
Aussi recommande-t-il la mise en place d’une véritable stratégie en matière de RSE dans les entreprises marocaines. Car il en va de leur performance.

A propos de l’auteur…

Tarik El Malki enseigne depuis quelques années à l’ISCAE (Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises) la gestion et la responsabilité sociale des entreprises. Titulaire d’un doctorat en sciences économiques de l’Université d’Aix Marseille 2, il est également membre du conseil scientifique du Centre marocain de conjoncture (CMC). En 2006, il avait déjà fait paraître un premier ouvrage intitulé : «Risque pays et stratégies d’internationalisation des firmes multinationales implantées au Maroc».

 

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