Culture

Retour gagnant pour Jazzablanca

Bab L’bluz, Mulatu Astatke, Erik Truffaz, Hamid El Kasri, Ibrahim Maâlouf ont envoûté le public

Le 15ème festival Jazzablanca, qui s’est tenu du 1er au 3 juillet, était attendu sur des charbons ardents. En témoigne la grande affluence d’un public plus enthousiaste que jamais. En fait, l’esprit de Jazzablanca lui avait manqué. Outre les concerts, le festival s’est lancé le défi de «revenir plus fort» après deux années d’absence liée à la pandémie, et ce, au grand plaisir des milliers de festivaliers venus découvrir la nouvelle formule de Jazzablanca. Si leur joie était palpable, elle a atteint son apothéose au fil des concerts qui se sont succédé tout au long de la soirée.

Pensé et agencé comme un véritable lieu social, l’espace verdoyant et lumineux qui a accueilli cette première soirée du festival a opéré son charme. Effusion de bonheur, sourires à tout-va, énergie débordante dans tous les recoins d’Anfa Park… L’atmosphère chaleureuse qui a régné tout au long de cette première soirée a confirmé une fois de plus la transformation de Jazzablanca en un espace à part entière. Plus qu’un festival, c’est l’amour de la musique et des autres qui fait l’expérience Jazzablanca. Dans les détails, la Scène 21 a, en ouverture, accueilli le groupe marocain Bab L’bluz. Alors que le soleil brillait encore, le coup d’envoi a été donné pour cette 15ème édition, avec le quatuor Bab L’bluz sur la Scène 21. Menée par la puissante voix de la jeune Yousra Mansour, la formation a envoûté les premiers arrivants du public sur des airs de fusion entre gnaoua, blues, rock, et folklore marocain en présentant son dernier album «Nayda». Sans transition, le brillant Mulatu Astatke a pris le relais pour une merveilleuse performance tout droit venue d’Ethiopie.

Le père du jazz éthiopien a valsé entre le vibraphone et les congas, accompagnant le public vers un sublime coucher de soleil. Nul besoin de paroles : les compositions du musicien et l’énergie de la foule dansante, mêlées à une lumière naturelle de fin de journée ont donné lieu à une performance qui transporte hors du temps. Une fois la nuit tombée, le trompettiste Erik Truffaz a inauguré la scène Casa Anfa par un magnifique solo, avant d’être rejoint sur scène par le maâlem Hamid El Kasri, pour une performance où le mot fusion n’a jamais mieux sonné. Fruit d’une résidence artistique organisée par Jazzablanca, la collaboration entre ces deux artistes a été la définition même d’une symbiose parfaite : le temps d’un concert qui restera dans les annales du festival, la trompette de Truffaz n’a fait qu’un avec le guembri et le timbre intense du maâlem.

Le tout, sous les yeux d’un public ébahi par l’originalité, la justesse et la puissance de cette collaboration. Toujours sur la scène Casa Anfa, le trompettiste Ibrahim Maalouf nous a parlé d’amour. Et pas dans n’importe quelle langue, puisqu’il a présenté à son public des extraits de son dernier album «Capacity to love», dont la sortie est prévue en novembre 2022. Les Jazzablancais ont été parmi les premiers à découvrir cet opus surprenant placé sous le signe de la tolérance, où se combinent des airs de rock, de hip-hop et de pop. Réclamé par le public, Ibrahim Maalouf a également livré une sublime performance de son intemporel morceau «Beyrouth», qui, comme à l’accoutumée, en a ému plus d’un.

Pendant ce temps, sur la Scène BMCI à la place des Nations Unies, le genre gnaoua a été mis à l’honneur. Le maâlem Moktar Gania y a présenté son premier album «Gnawa Soul» face à un large public, avant d’être suivi par Saad Tiouly. D’origine casablancaise, ce jeune musicien passionné se trouvait dans son élément pour présenter ses divers titres, compositions et singles, muni d’un guembri qu’il maîtrise à la perfection.
Déjà, l’ambiance et les artistes de Jazzablanca ont promis encore de nombreuses surprises et émotions pour les soirées du 2 et 3 juillet. Que des ondes positives !

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