Outre Gueliz (la ville moderne), c’est aussi à la médina, à proximité de la mosquée de Bab Doukkala, que l’Institut français de Marrakech est désormais accessible à la population et au public de toute part. En franchissant la porte en bois clouté du riad Denis Masson, ceux qui ont participé à la journée portes ouvertes de l’Institut français de Marrakech, samedi dernier, ont pu découvrir l’âme d’une demeure sobre et majestueuse et son jardin traditionnel. Là où cette islamologue (1938-1994), qui aurait eu cette année 110 ans, a travaillé pendant des décennies à la traduction du Coran en français pour Gallimard, a reçu des artistes et des intellectuels et a dédié sa vie à la «compréhension fraternelle» entre les trois principales religions. C’est là également qu’elle a joué de son orgue romantique cavaillé-coll aujourd’hui en pleine restauration. Actuellement se déroule dans cet espace l’exposition «Paysages et visages du Haut-Atlas» jusqu’au 24 décembre. Un ensemble rare de clichés pris entre 1927 et 1930. Sont aussi programmées dans ce paisible riad propice à la méditation des conférences et des projections de films pour enfants ainsi que des résidences d’artistes. On note actuellement celle de Anne Henning qui photographie à Marrakech et Essaouira l’architecture des trois Religions du Livre. Un travail qu’elle restituera l’an prochain. Selon Jérôme Bloch, directeur de l’Institut, ce dernier «a une vieille tradition de découvreur de talents et qu’on entend perpétuer, ainsi on répondra présent pour accueillir des artistes marocains en résidence et contribuer à offrir un nouveau regard sur ce Maroc qui évolue, qui est passionnant, un pays si proche et ami de la France». Notons que la journée portes ouvertes de l’Institut a été marquée par plusieurs signatures de livres, ainsi que la présentation du quatrième volume «Côté Maroc» des nouvelles du 4ème concours national de La nouvelle noire de Marrakech.