Grande figure du théâtre contemporain, Roger Planchon, décédé mardi 14 mai à l’âge de 77 ans, a puisé dans le monde paysan dont il sortait tout droit, la touche particulière de ses mises en scène. «Le théâtre, c’était sa passion, sa vie, il est parti en travaillant», soulignait mardi soir son fils Stéphane, en annonçant la mort à Paris, d’une crise cardiaque, de celui qui fut à la fois auteur dramatique, metteur en scène, acteur et cinéaste.
Né le 12 septembre 1931 à Saint-Chamond (Loire), c’est à 17 ans que Roger Planchon, sous l’influence des Jésuites, découvre le théâtre. Il forme sa propre troupe et remporte en 1950 un concours de théâtre amateur. Il joue Shakespeare et Courteline, Ionesco et Molière, s’installe en 1952 au théâtre de la Comédie, à Lyon (sud-est), avant de diriger le théâtre de la Cité de Villeurbanne. Outre les grands classiques, il affronte des auteurs plus contemporains. Dans tous les répertoires, celui qui se dit « metteur en scène et cowboy « revisite les grandes œuvres dont il offre une lecture plus actuelle, plus moderne, pour rapprocher les auteurs de leur public, comme le faisait déjà Jean Vilar au TNP à Paris. A 33 ans, il se met à écrire, avec une première pièce, «la Remise» et continue dans l’écriture avec «L’Infâme», inspiré par le crime du curé d’Uruffe, «Le Cochon noir», «Patte blanche», «La Contestation», «Gilles de Rais», «Les Libertins», «Le radeau de la Méduse»… En même temps, il poursuit sans relâche l’aventure théâtrale. Mais ce touche-à-tout, joue également dans pas moins de huit films, comme Molière ou Le retour de Martin Guerre et devient aussi réalisateur, avec «Dandin « en 1988, et son meilleur film, « Louis l’enfant roi» (1993), qui raconte la jeunesse de Louis XIV. On lui doit aussi une biographie de Toulouse-Lautrec. Il y a trois ans, il avait publié ses mémoires sous le titre très évocateur d’ «Apprentissages».
Jusqu’à ces dernières semaines, Roger Planchon jouait au théâtre Silvia Monfort une pièce de Ionesco, « Amédée ou comment s’en débarrasser «, aux côtés de son épouse, Colette Dompietrini. Du même auteur, il avait déjà monté «Voyage chez les morts», avec Jean Carmet. Il préparait un spectacle sur Sade.














