"Nous sommes surpris de la décision que vient de prendre l’Audience nationale, à Madrid, à l’encontre de Tayssir Allouni", a indiqué RSF dans un communiqué.
Le journaliste hispano-syrien, qui s’est toujours dit innocent, "va très certainement faire appel", selon l’association.
M. Allouni s’est rendu célèbre par une interview d’Oussama ben Laden après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
"Si nous faisons confiance à la justice espagnole, les propos tenus par le procureur concernant l’interview d’Oussama Ben Laden par Tayssir Allouni nous empêchent d’exclure tout lien dans cette affaire avec le métier de journaliste du condamné, et donc avec la liberté d’expression", a estimé RSF.
Pour RSF, "s’il ne s’était agi que d’une affaire de terrorisme, le procureur n’aurait jamais dû utiliser cette interview comme élément à charge".
Rappelant les problèmes cardiaques dont souffre M. Allouni, RSF "demande à la justice espagnole de prendre toutes les mesures nécessaires afin que sa détention n’aggrave pas son état de santé".
Remis en liberté lors du procès en raison de problèmes cardiaques, il a été réincarcéré le 16 septembre en raison d’un "risque de fuite".