Culture

Saïd Qodaid et Noha El Khattabi en «fusion» humaine

© D.R

Le tour, mardi en fin de journée, de l’exposition des artistes-peintres Said Qodaid et Noha El Khattabi dans la galerie de la Banque Populaire au quartier Hassan à Rabat, laisse voir un certain point commun entre les deux. Cependant, chacun a sa propre démarche artistique. En voici les détails.

La particularité des œuvres de ces artistes réside dans des portraits et visages, ainsi qu’une palette appropriés. Chez le célébrissime Saïd Qodaid, ces créations ont même différentes formes.

Des sculptures en fer meublées de visages et corps
C’est ce qui distingue cet artiste outre ses toiles. A voir ces sculptures, propres à lui seul et auxquelles il tient énormément, des visages et corps se révèlent facilement tout en laissant sa créativité s’exprimer. Dans les détails, le tour de l’exposition donne à voir de belles sculptures comme celle intitulée «La curieuse» ou encore «Premier pas». Quant à l’art plastique, il est, à son sens, «une écriture à part qui a ses propres clés». «Quand on voit un tableau, l’image n’est qu’un prétexte mais le vrai défi c’est comment, à partir d’une matière brute, transformer en forme expressive», s’exprime-t-il lors du vernissage. Entre-temps, il révèle sa démarche artistique. «Personnellement je mets en avant la pratique plastique de l’artiste. Le thème est un complément au travail. Pour moi, l’artiste c’est le vrai support», estime-t-il. Et ce n’est pas tout ! il donne également un attribut à cette démarche. «Tant que l’artiste travaille, à travers ses sens sur lui-même et son entourage, cela fait un art noble!», avance-t-il. Quant au point commun entre les deux, il consiste, pour lui, en « l’expérience de l’atelier ouvert. Donc c’est un partage. Noha est un fruit».

Une double toile en tissu
De son côté, Mme El Khattabi se démarque par une « double toile ». « J’ai acheté de la toile ; c’est du sousdi, tissu de djellabas pour le doubler », explicite l’artiste qui ne recourt pas à un support dans cette œuvre. Par la même occasion, elle révèle sa démarche dans ce sens. «Je voulais sortir du cadre classique où on fait une toile et on l’encadre donc j’ai essayé de peindre sur des supports différents», raconte-t-elle en s’exprimant sur une certaine prédilection pour ses pairs. Son idée étant «d’essayer d’explorer la profondeur de la symbolique du corps de la femme qui subit beaucoup d’attentes et de pression. C’est un sujet très complexe. La femme a de multiples facettes». «C’est un petit peu cela que j’essaie de communiquer avec mes toiles. Communiquer plus des émotions qui émanent des sujets. J’imagine que ce sont les reflets de mes propres émotions», enchaîne-t-elle. De plus, elle fait «des représentations qui ne se sont pas nécessairement complètes». «Je fais des ambiances un peu brumeuses, floues pour laisser aller un peu l’imaginaire du spectateur », poursuit-elle. A propos de sa palette où le noir ne prédomine pas énormément tout comme M. Qodaid, elle « utilise surtout la force des touches plutôt que varier les couleurs». «C’est la toile de lin plutôt que le jeu de couleurs qui fait ressortir des émotions. Cela dépend aussi de la technique utilisée», avance-t-elle en revenant à la femme qui est son inspiration première. Pour elle, cela peut être des visages ou tout le corps. « Le corps est à la fois le sujet et l’outil de travail. C’est de notre corps que sortent les émotions. Nous avons choisi une thématique commune pour une fusion», indique-t-elle. A cet égard, la présidente du directoire de la BP Rabat-Kénitra, Bouchra Berrada, précise : «L’exposition se démarque d’emblée par sa forme, le discours parfaitement maîtrisé de chacun et la multiplicité des points d’entrée». Pour rappel, cet événement se poursuit jusqu’au 22 mars 2024.

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