Culture

Saïd Taghmaoui : «Je suis en quelque sorte un petit Obama»

© D.R

ALM : Vous présidez cette édition du Festival Agadir Cinéma et Migrations organisée dans votre pays d’origine, qu’est-ce que vous ressentez à la suite de  cette désignation ?
Saïd Taghmaoui : C’est un sentiment magique. C’est pour la première fois que je préside un festival, je suis un jeune président. Toutefois je reste sérieux et discipliné. J’ai hâte de voir tout ce qui se passe.
On n’est pas là pour juger mais pour  voir qui a mené son travail jusqu’au bout et surtout dans l’objectif  de rencontrer les gens. C’est un lieu d’interaction, c’est là où les gens viennent et travaillent tous sur le même thème qui est l’immigration.
Et en ce qui me concerne, mes parents sont de la région de «Haha», ce sont des vrais «chlouh» qui ont immigré en France. Moi, j’ai immigré de la France vers l’Amérique. Alors c’est un sujet que je connais bien.

Trouvez-vous que le cinéma a réussi à poser les vraies problématiques de l’immigration  ?
C’est difficile d’imaginer un arbre sans racines. C’est pour cela que je crois que l’immigration est un sujet inépuisable. Il peut y avoir des thèmes très dramatiques et comiques en même temps. En général, on parle beaucoup plus de la douleur parce que c’est un peu difficile de quitter sa terre natale pour aller ailleurs. On immigre à la recherche d’une vie meilleure mais on se rend compte que c’est un autre monde. Toutefois, il ne faut pas confondre immigration et tourisme, c’est très différent. Il se peut qu’on soit fasciné par un pays lorsqu’on le visite pendant les vacances, mais quand on s’y installe on se rend  compte que la réalité est  différente. Je pense que c’est un thème de prédilection pour les cinéastes.
L’un des premiers films que j’avais vu sur l’immigration c’était «America, America» il y a 15 ans. C’est un chef d’œuvre. Il constitue un bon thème pour le cinéma.

Vous avez immigré de France à Los Angeles, Comment avez-vous vécu cette transition  ?
Cette transition est une immigration. Cela peut constituer une inspiration pour  un film. Ce n’est pas facile de quitter sa famille, sa terre, ses habitudes et de découvrir une nouvelle culture en essayant de s’y adapter.

Veuillez bien nous parler de votre expérience dans le tournage de la 5ème série de «Lost»  ?
C’est une expérience formidable, on était à Hawaï. Les conditions de travail étaient superbes, les gens étaient très gentils avec moi. Je suis un acteur de cinéma qui vient pour jouer dans un film télévisé, j’étais en quelque sorte un «guest».
J’étais fier de représenter le Maroc et du coup à Hawaï ils savent aujourd’hui où se trouve le Maroc.
C’est la plus grande série du monde et cette expérience a été un honneur et une chance incroyable. J’ai l’impression que cela va m’ouvrir encore des portes.

Et concernant votre rôle dans « House of Saddam»  ?
C’était un très grand challenge. Parler de «Saddam Hussein» et de toute sa vie depuis qu’il a pris le pouvoir jusqu’à sa mort. Interpréter le rôle du frère de Saddam, «Barazan Takriti» était quelque chose d’exceptionnel pour moi. Mais c’était aussi une très grande responsabilité. Surtout que ce sont les deux meilleures chaînes du monde, BBC et JBO qui ont produit ce film. Elles étaient là pour témoigner. C’est pourquoi, il fallait produire un film sous forme de documentaire.

Sur quelle base faîtes-vous le choix de vos rôles  ?
Je fais des choix en fonction de ma culture, mes désirs et mes envies , mais surtout de l’âge. Au fil du temps, on change. Il faut savoir rester très honnête. Ma  ligne de conduite c’est l’honnêteté artistique.

Et quoi de neuf  pour Saïd Taghmaoui  ?
«Trahison» qui est un film sur le terrorisme et l’espionnage international. Dans ce film, j’ai participé avec Don Cheadel. Mon rôle dans ce film est l’un des premiers rôles principaux qu’on me donne à Hollywood. Ce film sera projeté le 4 février en Europe et dans le monde. Sans toutefois oublier mes deux films  «Lost» et «House of Saddam». Il y a un autre rôle de super héros que j’interprèterai dans un autre film. C’est en quelque sorte le genre de « Super man». 
Et c’est pour la première fois qu’un Arabe interprétera le rôle d’un super héros américain. C’est une grande victoire pour l’amour et la tolérance. Je suis en quelque sorte  un petit «Obama», alors on peut m’appeler «Saïd Obama».

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