Culture

Saida Birouk, une artiste fidèle à la parole engagée

© D.R

A l’arrivée à un immeuble casablancais, un jeune artiste nous reçoit chaleureusement. Il n’est autre que le fils de la chanteuse marocaine Saïda Birouk, l’une des piliers du fameux groupe «Lemchaheb». Dans son appartement au quartier Belvédère, elle nous attend pour un échange sur ses nouveautés. C’est une artiste qui a, en dépit de son âge légèrement avancé, l’air toute jeune à qui nous avons affaire.

Avec sa douce voix parlée tout comme chantée, l’artiste Saïda Birouk préfère, avant de révéler ses nouveautés, remonter à son parcours avec le groupe « Lemchaheb». Il est naturel, pour elle, de commencer par en parler puisqu’elle en est l’un des membres fondateurs. En fait, son sort à elle est visiblement lié à cette formation de musiciens malgré quelques malentendus, quand bien même, surmontés. Un épisode qu’elle raconte en détail.

Un départ puis un retour à « Lemchaheb »
«Quand, en 1976, j’ai quitté ce groupe, je n’ai pas poursuivi mon rêve», relate Saïda Birouk. Son rêve étant depuis toujours d’écrire et de composer des œuvres musicales. Cependant, elle fait une première écriture concomitante sur la Marche Verte annoncée par Feu SM Hassan II dans son discours. Une œuvre qu’elle intitule «Masirat Lahna» (La marche de la paix). Et ce n’est pas tout ! «De temps à autre j’écris des confessions», avance-t-elle. Une démarche qu’elle entreprend à fond entre 2005 et 2006. Entre-temps, elle enregistre le single «Chems Bladi» (Le soleil de mon pays) sous l’œil bienveillant de son fils qui n’est autre que Tarik Batma. «J’ai également écrit et composé «Ard Essalam» (La terre de la paix)», ajoute-t-elle en rappelant dans ce sens l’apport de son descendant. Elle aborde même des sujets de notre quotidien dans des œuvres en solo ou en groupe. C’est le cas du tube dédié aux bonnes et d’un autre réservé à l’équipe nationale. Mieux encore, la chanteuse a un recueil. «Je le préparais avant la Covid. Pour l’heure, je dois le corriger et chercher une imprimerie», informe-t-elle. Quant à « Lemchaheb », elle y est de retour en 2002. « J’y suis revenue après le décès de Mohamed Batma en 2001. Pour l’heure, je suis, en tant que pilier, aux côtés des vétérans, notamment Mohamed Hemmadi et Mbarek Chadli qui est, par contre, souffrant», détaille-t-elle. Le tout sans manquer d’avoir une pensée pour feu Soussdi comme pilier également.

Porte-flambeau avec Hemmadi et des jeunes
«Aux côtés de Mohamed Hemmadi, je suis un porte-flambeau de «Lemchaheb»», exalte-t-elle. De la même occasion, elle énumère, entre autres, des jeunes qui se produisent avec eux comme Moukhtar Mimoun qui interprète le solo de Batma. Avec tout le groupe, elle chante le répertoire de la formation initiale de cette troupe fort appréciée des Marocains. «Par contre, j’ai mes propres solos que j’interprète en mélodies marocaines et paroles engagées tout en introduisant d’autres instruments», révèle l’artiste est connue pour son jeu au «bendir». Quant au «conflit» avec la formation d’artistes, sa page est pour l’heure tournée. Cependant, elle le justifie par une prédilection masculine pour la prédominance. «C’est un phénomène qui règne dans tous les domaines surtout quand la femme réalise des succès», estime-t-elle. Dans ce sens, elle rappelle avoir connu ces problèmes au début de son parcours avec « Lemchaheb» qu’elle fréquente à un jeune âge. «C’était surtout quand je venais de me marier avec Batma. La raison principale était d’ordre matériel en 1976. Avant le retour en 2002, c’était pour la même raison entre autres», raconte-t-elle. Un récit qu’elle relate tantôt avec un tempérament légèrement crispé, tantôt relaxé puisqu’elle semble avoir oublié cette histoire dont elle poursuit la narration par téléphone avec la même voix suave. Ses photos confirment, à leur tour, qu’elle garde son aspect jeune puisqu’elle prend toujours soin d’elle en tant qu’artiste et femme joviale.

C’est le titre de la boite
Une passionnée pour les animaux et les plantes
Facette : «J’ai la qualité d’aimer les animaux. Je pleure quand je les vois souffrir», révèle-t-elle. A cet effet, l’artiste envisage d’enregistrer une vidéo pour s’exprimer sur sa passion pour les animaux en citant, entre autres, le cheval. Une sorte de sensibilisation sur le mal qui peut toucher ces espèces de par certains comportements. Elle énumère également l’âne. Pour elle, «l’animal a droit à une retraite pour se reposer». Ces deux espèces étant connues pour subir, même à un âge avancé, des maux infligés par les humains. De plus, elle aime bien les chats. «Il faut qu’il y en ait un avec moi à la maison», révèle-t-elle en rappelant avoir cette passion depuis sa tendre enfance. Histoire d’avoir une bonne compagnie notamment après le départ de son fils en France. Mieux encore, Saïda Birouk aime les plantes. «Je n’aime pas voir quelqu’un les couper. Je déteste un tel geste», confie-t-elle également. Une horreur judicieuse.

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