Culture

Salé s’offre son Festival du film

© D.R

ALM : Quels seront les points forts de cette première édition du festival international du film de Salé ?
Faouzi Zniber : Cette première édition, qui aura lieu du 7 au 11 septembre prochain se caractérise par le choix de la mise en perspective de la femme cinéaste. C’est une façon de présenter le travail des actrices et de le valoriser. C’est ainsi que nous avons choisi de constituer un jury fait de femmes et dont la présidente n’est autre que la réalisatrice marocaine, Narjis Nejjar. Je tiens également à souligner que cette édition sera marquée par l’hommage qui sera rendu à trois grandes comédiennes. Il s’agit de Habiba Medkouri, Agnés Varda et Fatine Hamama. Nous avons intitulé cette édition « Ecrans de femmes » et nous la dédions à la femme de manière générale et en particulier aux grandes femmes. Celles-ci font partie intégrante de l’évolution de toute société. Ce rôle de la femme dans la société sera d’autant plus valorisé grâce à l’instauration et l’application de la nouvelle Moudawana. Celle-ci rétablit la vie de la femme et des enfants. Nous aussi nous voulons rendre à la femme sa part d’importance et la valoriser. C’est une manière d’attribuer à la femme marocaine la place qu’elle mérite à l’intérieur de la société.
Mais pensez vous que l’environnement est favorable pour l’évolution de la femme dans le domaine du cinéma ?
Cela est vrai que nous trouvons beaucoup plus de cinéastes et de réalisateurs masculins. Leur nombre est nettement supérieur à celui des femmes. Mais nous pensons que la femme commence à se frayer son chemin dans le domaine du cinéma. Sa place est de plus en plus importante, mais ce n’est pas suffisant. Il faudrait qu’on assiste à la naissance de scripts féminins et de réalisateurs féminins. Mais pour que la femme puisse évoluer dans son environnement professionnel, il faudrait mettre fin aux préjugés. Et nous nous battons pour que la femme puisse acquérir la place qui lui revient. Consacrer cette première édition à la femme est une sorte d’hommage que nous lui rendons pour lui signifier que nous croyons en elle et en ses capacités créatrices.
Vous dites que ce festival est surtout un hommage à la femme, mais de quelle façon cet hommage va-t-il se manifester, sous quelle forme ?
Parallèlement aux hommages que nous allons rendre à trois grandes dames du cinéma qui sont Habiba Medkouri, Agnés Varda et Fatine Hamama, nous avons prévu d’organiser des expositions. Ce sont des expositions de livres et de peintures qui sont réalisés essentiellement par des femmes. Aussi, nous avons prévu un défilé de caftan, sans oublier bien évidemment les tables rondes qui verront la participation d’éminentes personnalités. Nous possédons des hommes de culture mais aussi des femmes de culture, et c’est ce nous voulons mettre en valeur durant ce festival.
Quelle est la place de ce festival parmi ceux qui existent déjà sur la place et quelle sera sa spécificité, qu’est-ce qui lui permettra de se distinguer ?
Le but de ce festival est essentiellement de faire aimer le cinéma à la population. Nous voulons faire de cet évènement un outil de connaissance et nous voulons atteindre un grand nombre de spectateurs pour faire de cette manifestation une vraie fête de cinéma. À cet effet, nous allons installer deux caravanes, une mobile et l’autre immobile. Une caravane va parcourir les quartiers populaires, et de cette manière les quartiers enclavés pourront assister à la projection des films. Une autre caravane immobile sera installée pendant toute la durée du festival à Sala El Jadida. Ces activités concernent aussi bien l’urbain que le périurbain. C’est une façon de faire participer tout le monde. Toute la population de Salé a le droit d’y accéder, c’est pour cela que les projections n’auront pas lieu uniquement dans les salles de cinéma mais aussi en plein air. En parallèle, il y aura également des ateliers d’écriture de scénario pour les personnes handicapés physiquement. Nous sommes convaincus que ces personnes, même si elles sont atteintes physiquement, peuvent faire apparaître un haut niveau intellectuel et un talent créatif.
Comment s’est effectué le choix de la ville de Salé et pour quelle raison avez-vous choisi d’organiser ce festival dans cette ville précisément ?
Ce festival est une initiative de l’Association Bouregreg qui, depuis deux ans, a créé un club du 7ème art.
Celui-ci fonctionne depuis deux ans, et nous avons essayé d’aller un petit peu plus loin et de faire participer la population. L’idée d’organiser ce festival à Salé est aussi née du constat qu’il existe un vide énorme en ce qui concerne les activités culturelles. Mis à part le moussem des cierges, Salé est abandonnée à son propre sort et il y existe très peu de manifestations. Il s’agit donc de s’ouvrir à d’autres civilisations et de faire le plein de connaissances. Ce festival est une occasion pour les Salouis de s’ouvrir à l’autre et de découvrir en même temps le cinéma marocain et international.

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