Culture

Salem Kouindi : «Derb Sultan, c’est des hommes, des monuments et leurs mémoires»

© D.R

ALM : Que représente pour vous Derb Sultan ?
Salem Kouindi : Derb Sultan est l’un des quartiers les plus emblématiques de la ville de Casablanca. Son histoire est intimement liée à celle du peuple marocain. Je n’oublierai jamais la liesse qu’a connue ce quartier en 1956, quand SM le Roi Mohammed V est revenu de son exil. Derb Sultan est une mémoire qui rassemble les diverses traditions des Casablancais. C’est un quartier de référence qui se distingue par son architecture authentique et sa situation géographique au cœur de Casablanca.
Derb Sultan est une école de tous les Bidaouis. Ce quartier a toujours été synonyme d’ouverture, un carrefour de rencontres entre les cultures. Je suis fier de ce quartier non seulement parce que j’en suis issu mais surtout en tant que marocain.
 
Qu’est-ce qui vous a marqué dans ce quartier ?
Plusieurs écrivains ont été envoûtés par ce quartier. Moubarak Rabii lui a dédié une trilogie intitulée «Derb El Baladia». Plusieurs personnalités, hauts cadres et intellectuels marocains sont issus de ce quartier. Le professeur Abdelhadi Boutaleb ouvrit la première librairie de la place, Dar Al Kitab, s’en suivit alors les librairies Dar Takafa et Dar Al Ouloum sur le boulevard Victor Hugo. Ces librairies m’ont fortement imprégné. Il y avait à Derb Sultan l’une des plus belles maisons de jeunes du Maroc. Plusieurs personnalités emblématiques du Monde arabe sont également passées par le quartier notamment le Syrien Ahmed Issa et les égyptiens Ahmed Fouad Negm etYoussef Wahbi entre autres vedettes. Derb Sultan c’est des hommes, des monuments, leurs mémoires et leurs histoires.
 
Comment voyez-vous ce quartier ?
Actuellement, je me suis installé à Safi. Pour moi, visiter Casablanca signifie systématiquement visiter Derb Sultan. Mais, je remarque aussi que ce quartier devient de plus en plus touristique parce qu’il renferme des lieux de mémoire dignes d’être visités, préservés et mis en valeur. Mais ce quartier desservi par des sources de la commune, souffre d’une pénurie en eau. Appartenant aux Habous, ses maisons sont de plus en plus négligées. On peut dire la même chose des jardins publics, mal entretenus. Le caractère commercial domine de plus en plus sur le quartier à l’image de la métropole économique. Par conséquent, il souffre du surpeuplement. Il faut aussi qu’il y ait de plus en plus de lieux de culture et d’éducation dans ce quartier.
 
Connaissez-vous les moindres recoins de ce quartier
A Derb Sultan se dresse  le minaret de la mosquée Mohammedi. En face de cette dernière, il y a un jardin vers lequel se dirigent les familles après la prière d’Al Asr. Il y avait non loin Hay Dakhla qu’on appelait aussi le quartier juif. C’est pour vous dire le modèle de cohabitation et de «melting pot» que représente Derb Sultan. Ce dernier est proche de Garage Allal et de la nouvelle ville. Au nord, il y a le quartier européen où l’on trouve le fameux immeuble 17 étages, le quartier Benjdia, le palais du Sultan entre autres lieux…

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