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Sidi Ahmed Hormatallah : «Un intérêt grandissant pour investir à Dakhla»

© D.R

Sidi Ahmed Hormatallah, président de l’Association saharienne pour le développement durable et la promotion de l’investissement (ASDI)

ALM : Quels sont les objectifs de votre association ?

Sidi Ahmed Hormatallah : Notre association a été créée en 2014 pour mobiliser et communiquer autour du développement que connaissent les provinces du Sud et regroupe les jeunes de la ville de Dakhla qui représentent plusieurs secteurs économiques. Celle-ci organise premièrement une série d’activités dont des séminaires et ateliers à l’intérieur et l’extérieur du Royaume pour la promotion de cette région et d’inciter à l’investissement, deuxièmement on travaille sur la formation des jeunes pour les insérer dans les secteurs productifs au niveau régional, surtout que Dakhla-Oued Eddahab a d’importants atouts dans les secteurs de la pêche maritime, l’agriculture et les énergies renouvelables.

Quels sont les dossiers sur lesquels vous travaillez maintenant ?

Notre association s’active pour promouvoir la région au niveau onusien et participe aux travaux des Commissions de l’ONU à New York et dans les sessions du Conseil des droits de l’Homme qui se tient à Genève, et on travaille dans des projets avec l’Union africaine pour inciter les pays de ce continent à investir et venir voir ce qui se passe dans la région de Dakhla. L’association déploie d’importants efforts pour montrer au monde ce qui se passe réellement dans les provinces du Sud et pour démasquer la propagande du Polisario, surtout que ses membres sont issus de la région. Nous sommes la voix saharienne marocaine qui permet de transmettre au monde la réalité de ce qui se produit dans cette région du Maroc.

Comment travaillez-vous et qui sont vos partenaires ?

Notre travail consiste en des initiatives individuelles lancées par des jeunes et témoigne de l’effort fait par la jeunesse saharienne de Dakhla. Nos activités sont financées par le Conseil municipal et régional de Dakhla et les Conseils provinciaux de Dakhla et d’Aousserd, ainsi que d’autres départements qui diffèrent selon la nature de l’action. Par exemple en 2018 on s’est inspiré des discours et politiques extérieures lancés par Sa Majesté le Roi pour organiser les Journées internationales sanitaires des produits alimentaires avec la participation de chercheurs venus d’Europe et des USA et des représentants de grandes compagnies marocaines qui ont connu la participation de plus de 120 personnes, et couronnées par une série de recommandations pour faire de Dakhla un hub dans le secteur des produits alimentaires surtout que celle-ci est considérée comme étant la porte de l’Afrique et une grande partie de ces produits passe par cette ville, et pourquoi pas y créer dans les années à venir des unités de stockage et servir tout le continent surtout que la stratégie de développement d’Aousserd et Bir Gandouz prévoit la création de telles unités.

Quel regard portez-vous sur l’action associative dans la région de Dakhla ?

D’une manière générale, les régions du sud du Royaume comptent plus de six mille associations dans tous les domaines liés par exemple à l’enfance, la femme, la culture hassanie. Il s’agit d’un bon indice même si la formation manque parfois et je pense qu’il faut rattraper le retard dans ce domaine, notamment dans la gestion administrative et travailler davantage sur le réseautage pour renforcer les partenariats.

Comment votre association participe-t-elle dans la promotion des investissements ?

L’association organise régulièrement des forums à Dakhla et en dehors du Royaume comme par exemple à Las Palmas, et on a déjà participé dans des activités internationales au Canada et au Brésil pour exposer et montrer les potentialités de la région. D’ailleurs on a convaincu des investisseurs canadiens pour créer un hôtel flottant dans la baie de Dakhla pour 125 millions de dollars et qui engendrera 400 emplois. On a aussi ramené des investisseurs nationaux et actuellement avec la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les USA, on accompagne des groupes américains pour s’installer dans cette région et investir dans les secteurs de l’eau dont un leader mondial dans la transformation de l’humidité de l’air en eau. Surtout que la consommation de celle-ci est en nette augmentation, et ce projet va démarrer bientôt avec l’appui de la wilaya de Dakhla. Une autre boîte américaine investira également à Dakhla dans l’habitat social pour accompagner le développement de cette partie du Royaume. Grosso modo on constate un intérêt grandissant pour Dakhla.

Comment peut-on renforcer l’attractivité et le rayonnement de cette perle du Sud ?

Ça passe essentiellement par la communication au niveau des médias comme c’est le cas avec cette initiative d’ALM. Et on doit encourager et organiser plus de voyages de presse à Dakhla. Et surtout communiquer en anglais autour d’elle pour conclure plus de partenariats à l’échelle internationale et sortir des réseaux habituels et traditionnels et ne pas se contenter des associés classiques, mais par contre aller à la quête de nouvelles opportunités avec les Chinois, Américains et Indiens, ce qui passe par la langue anglaise, d’où la nécessité de renforcer les compétences des élus en la matière, et également réaliser des sites internet en plusieurs langues et inciter et former les associations pour communiquer davantage sur les potentialités de la région.

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