Organisée par le Musée Bank Al-Maghrib
Le vernissage de l’exposition temporaire «Sijilmassa, carrefour de civilisations et de commerce», s’est déroulé, jeudi soir à Rabat, en présence d’un parterre de personnalités issues de divers horizons.
Cette manifestation artistique, qui se poursuivra jusqu’au 30 mai 2022, offre l’occasion aux visiteurs de découvrir cette légendaire cité, dont l’atelier monétaire était l’un des plus dynamiques à l’échelle du Maghrib Al-Aqsâ et de l’Occident musulman durant toute la période médiévale.
Organisée par le Musée Bank Al-Maghrib, cette exposition tend à mettre en évidence le rôle financier que la ville de Sijilmassa a joué dans l’histoire du Maroc depuis sa fondation, au début de l’époque islamique, jusqu’à l’avènement de la Dynastie Alaouite.
Cet événement ambitionne aussi d’offrir aux passionnés l’expérience de plonger dans le passé glorieux de Sijilmassa et de mettre en exergue, outre la spécificité géographique de la cité, son architecture et son histoire, à travers un parcours en trois axes illustrés par une riche sélection de précieux objets archéologiques et d’un ensemble de pièces de monnaie inédites, provenant des collections du Musée Bank Al-Maghrib, ainsi que d’autres collections publiques qui seront mobilisées pour appréhender l’histoire riche de la ville de Sijilmassa.
«Cette exposition nous rappelle d’abord l’ancrage et l’histoire du Royaume et dans la sous-région en allant du sud de l’Europe jusqu’à plusieurs pays africains, comme le Ghana, le Mali ou le Niger», a souligné le ministre de la culture, de la jeunesse et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, dans une déclaration à M24, la chaîne d’information en continu de la MAP.
De même, cette exposition «nous rappelle aussi qu’il y a une culture commune non pas uniquement entre les Etats mais aussi entre les peuples», a ajouté le ministre, notant que plusieurs peuples, notamment africains, se félicitent de cet ancrage culturel du Maroc qui demeure attaché à sa profondeur africaine.
«En tant que département de la Culture, nous devons imaginer des scénarios pour créer de la richesse dans cette région parce qu’elle possède en elle une partie de notre histoire», a relevé le ministre.
«Sijilmassa est une ville mythique qui n’existe plus actuellement mais qui a vraiment joué un rôle de premier plan lors de l’histoire moderne et médiévale marocaine», a souligné, pour sa part, Rochdi Bernoussi, responsable du département Musée à Bank Al-Maghrib.
Cette exposition reflète également le périmètre géographique des productions monétaires de toutes les dynastie qui ont régné sur cette ville, a-t-il rappelé, mettant l’accent sur l’importance culturelle et politique de cette cité, de ses différents brassages : ethnique, politique culturel et social.
Cité mythique du Maroc médiéval et moderne située dans l’oasis du Tafilalet, Sijilmassa a joué un rôle fondamental dans le commerce de l’or entre l’Afrique sahélienne et la Méditerranée. Son omniprésence dans l’historiographie de l’époque est à l’image de son importance. D’ailleurs, le célèbre géographe bagdadien du 9ème siècle, Al-Yakoubi, disait que «l’or s’y trouve comme les plantes».
Au-delà de la légende, se trouve une ville qui incarne à elle seule l’histoire ancienne et récente du Maroc aussi bien dans ses dimensions culturelle, économique que politique. Depuis sa fondation en 140H./757, la ville et son atelier monétaire sont devenus un centre incontournable des négociants venant d’Orient comme d’Occident, à la recherche des monnaies d’or. De Gênes à Tombouctou, de Bagdad à Aoudaghoust, de Cordoue à Gao, aucun échange ne pouvait se faire sans passer par Sijilmassa.
Cette manifestation artistique, qui s’inscrit dans le cycle des expositions numismatiques du Musée, est subdivisée en trois axes, à savoir «Sijilmassa, espace et potentialités naturelles», «Sijilmassa : un atelier monétaire millénaire» et «Sijilmassa: cité lettrée et spirituelle».