Culture

Sonneurs de Bretagne : la cornemuse s’amuse

© D.R

ALM : Vous jouez de la cornemuse en couple. À quand remonte votre rencontre ?
Jean-Barron et Christian Anneix: Notre rencontre a eu lieu précisément en 1973. Cela fait maintenant 32 ans que nous jouons ensemble. Nous sommes un vieux couple.
Nous nous sommes produits dans toutes les régions de France et nous avons organisé des concerts dans tous les pays limitrophes européens. Ensuite, nous sommes allés dans les pays de l’Est, à savoir, la République Tchèque, la Roumanie, la Pologne. Après, nous sommes également allés au Etats-Unis, trois fois au Canada et aussi en Inde.
Nous avons aussi fait des prestations aux pays de l’Est, en Pologne, aux Etats-Unis, nous sommes allés trois fois au Canada, en Inde en Irlande et dans tous les pays celtiques.

Dans votre tournée pour faire découvrir votre musique, l’Afrique a-t-elle été inclues dans votre calendrier ?
Si, nous avons visité plusieurs pays d’Afrique dans lesquels nous avons joué de notre cornemuse. Parmi ces pays, nous pouvons citer le Burkina Fasso et le Maroc. Nous sommes déjà venus ici en 1988 dans le cadre du Festival des arts populaires. Nous avons fait un spectacle à la place Jamâa El Fnaa. Nous étions à l’époque accompagnés d’une dizaine de musiciens.

Quel a été le feed-back du public ?
Le public a très bien réagi. Avant le spectacle, on s’était promené dans le souk, et on a appris un air marocain. Lors de notre prestation, on a joué cet air qu’on avait improvisé devant un large public. Nous avons senti qu’il avait bien apprécié notre geste. Nous avons été ovationnés, ce qui prouve quelque part que le public a  aimé la musique. Après le concert, quand on se promenait dans les ruelles de Jamaâ El Fnâa, sur notre passage, tout le monde sifflait notre morceau.

À quelle époque remonte la musique bretonne ?
La musique traditionnelle bretonne « Bigniou et la Bambarde » se perd dans la nuit des temps. Nous ne savons pas exactement la date de la naissance de ce style de musique. Ça a toujours existé. Mais si on veut avoir une petite référence, au XVème siècle, des vitraux, qui représentent ces instruments de la musique bretonne qui ont été inspirés de la cornemuse écossaise ont été retrouvés en France. Les Bretons sont allés chercher la cornemuse écossaise dans les années 50. Mais la cornemuse dans sa forme classique existait déjà à l’époque des Pharaons.

Comment chacun de vous a-t-il fait ses premiers pas dans ce genre de musique ?
Démarrer dans la musique bretonne s’est fait dans un pur hasard. On était pas forcément branché musique bretonne dans notre prime jeunesse. Mais à notre époque, en Bretagne, il y a beaucoup de «bagadus»-ensemble de sonneurs- qui se sont créés. C’est un ensemble instrumental breton qui est constitué de la cornemuse, Bambard et tambours. Aujourd’hui, nous sommes sonneurs de couples, nous ne jouons plus dans des bagads.

Comment se déroule votre technique de jeu en couple ?
Lorsque nous jouons à deux, il y a un meneur et un autre qui le suit. C’est Jean qui mène, puisque c’est la bambarde qui lance le thème. Le bignou qui est l’instrument de Christian reprend le thème. Ces instruments sont de la famille de la cornemuse. Le musicien qui possède le bignou n’a pas besoin de s’arrêter, puisque cet instrument possède une poche d’air qui lui permet de ne pas s’arrêter. Ce n’est pas le cas pour la bambarde dont le musicien a besoin de plus de souffle. C’est pour cela qu’il est obligé de s’arrêter une fois sur deux. C’est un dialogue entre les deux instruments.

Cette musique se joue normalement en plein air…
Effectivement, au départ cette musique se jouait surtout en plein air puisqu’ elle est très puissante. Tout le monde peu écouter la musique même si il se trouve très loin. C’est une musique qui s’accompagne généralement de danses, et elle est présente également dans les cérémonies de mariage. Elle est souvent accompagnée de paroles. Des paroles sur des airs tristes et qui racontent des histoires de tous les jours.

Peut-on répertorier le nombre de sonneurs bretons ?
Ils sont estimés entre 6 et 8000 sonneurs en Bretagne. Mais il existe également des sonneurs dans d’autres pays, il y en a d’ailleurs un au Maroc. Nous avons même joué avec lui, lors de notre arrivée à Rabat.

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