ALM : Comment trouvez-vous la production cinématographique nationale ?
Souad Hamidou : C’est un cinéma dynamique, jeune et prometteur qui a beaucoup d’avenir. C’est un secteur qui abonde de professionnels talentueux pleins de volonté, de savoir, d’invention et de bien faire.
Il compte un nombre important de beaux films même s’il souffre d’un manque d’argent. Il est plein de sujets merveilleux à même de conquérir de plus en plus de public. Je suis fière d’y participer et d’avoir joué depuis mes débuts d’artiste dans d’importantes productions nationales notamment «La compromission» de Latif Lahlou et «Tambours de feu» de Souhaïl Ben Barka.
Je suis également heureuse que mon retour au cinéma marocain soit marqué par un film passionnant «Assifa abi» (Pardon papa) de Majed Lahcen après une absence de plus d’une quinzaine d’années.
Que pensez-vous du public marocain ?
C’est un public très chaleureux qui réagit d’un grand enthousiasme et nous entoure avec un grand amour. J’ai ressenti cela surtout pendant les manifestations cinématographiques organisées au Maroc. Et comme tous les artistes marocains, j’aime être reçue par des applaudissements et un accueil chaleureux par des gens de différents âges. Ils nous remercient chacun à leur manière, et je trouve que j’ai de la chance d’être toujours sollicitée pour jouer dans des films marocains et d’être récompensée de la sorte avec un public très gentil.
Pourquoi vous limitez-vous à l’interprétation des rôles de femme étrangère ou de femme d’origine marocaine ayant vécu longtemps à l’étranger ?
Je ne parle pas couramment l’arabe dialectal. C’est pourquoi les réalisateurs me proposent ce type de rôles. Mais j’aime tous les rôles qui m’ont été dernièrement proposé puisqu’ils traitent des problèmes spécifiques de notre société marocaine. J’aime le rôle de l’épouse juive dans le film «Ouadaa Oumhat» (Adieu mères) de Mohamed Ismaël dont j’étais très fascinée par le thème et les costumes d’une époque très marquante de notre histoire marocaine.
J’ai aussi beaucoup adoré le rôle d’Evelyne que j’ai interprété dans «Assifa Abi» (Pardon papa) de Majed Lahcen. J’ai également aimé mon rôle «Islamouer» de Saâd Chaïbi où j’ai interprété le rôle d’une Maroco-américaine de retour au bercail après avoir passé une grande partie de sa vie aux Etats- Unis.
Et si l’on vous proposait d’interpréter le rôle d’une Marocaine à part entière ?
Je serais très heureuse de jouer ce rôle dont je rêve toujours. D’ailleurs, j’ai fourni beaucoup d’efforts pour apprendre toute seule l’arabe. J’arrive maintenant à m’exprimer en arabe, contrairement à ce qu’il y a quelques années.
Les réalisateurs ont constaté tous les progrès que j’ai réalisés pour apprendre la langue arabe. Ils me font confiance et me laissent un peu de temps pour la lecture du scénario pour me familiariser aussi bien avec le personnage que le dialogue du film.
Quels sont vos projets ?
Je n’ai pas encore de propositions précises à part deux projets au théâtre et à la télévision marocaine. Je me prépare pour jouer l’une des deux demi-sœurs, personnages principaux du téléfilm «Kami et Jamila». J’interprète le rôle de la fille française Kami d’un père français. Celui- ci s’installe au Maroc après avoir quitté sa femme française. Il épouse une Marocaine avec laquelle il aura sa deuxième fille Jamila.
