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Soukaina Fahsi, une chanteuse qui perce dans la musique du Maroc ancien

© D.R

Elle vient de participer à un festival portugais

Elle fait partie des rares jeunes artistes ayant percé dans la musique du Maroc ancien. La chanteuse Soukaina Fahsi qui vient de participer, pour la troisième fois, au festival portugais «Sete Sois, Sete Luas» à Ponte de Sor à Alentejo ainsi que sa résidence artistique, est de cette fibre. Depuis quelques années, elle est déjà devenue «une empreinte du patrimoine immatériel marocain». Une voix qui transgresse les règles du temps, de la culture et de la langue pour transporter les mélomanes vers d’autres mondes, oubliés des livres d’histoires et de la mémoire commune. Une voix qui a aussi pris le temps de «grandir, mûrie par des années de recherches et d’apprivoisement d’une histoire si riche qu’elle ne peut être contenue dans un seul genre, un seul style ou une seule technique». Ainsi, elle a fait de l’histoire du Maroc «non seulement un style adopté, une chanson interprétée ou un instrument dépoussiéré… mais un moteur et une ligne de conduite».

Dans son quotidien, cette jeune Jdidie savoure chaque moment passé à étudier la musique du Maroc ancien, mais aussi d’ailleurs pour «retravailler les notes et s’en inspirer pour dessiner tout un monde avec des paroles rêvées et écrites». Soukaina Fahsi, qui se qualifie citoyenne du monde, a grandi bercée par les vagues de l’océan, ainsi que par les rythmes et les notes de notre patrimoine musical multiculturel. Passionnée de culture en général, cette artiste, née au bord de l’Atlantique, dans la magnifique ville d’El Jadida, se concentre sur le patrimoine immatériel marocain, dès son plus jeune âge, en découvrant les chansons transmises par ses aïeuls et qui témoignent d’un Maroc multiculturel et multiconfessionnel riche. Des chansons qu’elle a appris à «aimer, avant d’apprendre à les chanter». Et ce n’est pas tout ! En «véritable gardienne d’un temple musical menacé par l’oubli et la désuétude», Soukaina a appris «le langage, les mots et les notes d’antan», pour non seulement les transmettre tels qu’ils sont, mais également pour en imprégner ses propres créations.

D’ailleurs, une chanson comme «Le Poème» dont elle est l’auteure, la compositrice et l’interprète vient d’une ère ancienne, alors qu’elle est sortie en 2020. Aussi, les mots et mélodies sont enduits d’un baume ancestral, passé en héritage et qui retrouve toute sa splendeur, grâce à cette jeune artiste qui «refuse de laisser notre patrimoine marocain tomber dans les geôles de l’oubli». Dans son art, Soukaina s’assure de mélanger les styles et les genres, tout en maintenant l’âme de la chanson marocaine, socle de toutes ses créations. La démarche qu’elle a toujours adoptée est basée sur un vrai travail de recherche et d’investigation. Soukaina n’hésite pas à emprunter les chemins des villages les plus reculés du Maroc profond, à la rencontre des derniers détenteurs de notre culture antique.

Parcourir le Maroc pour déterrer les secrets des anciens et les transmettre, à travers des chansons qui ont l’effet de portails magiques vers d’autres époques. Une mission ardue mais que Soukaina Fahsi considère comme «un devoir, avant d’être une passion».

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