Culture

Soumaya Akaaboune : «La maternité a fait mûrir mes choix artistiques»

© D.R


ALM :Comment est née votre passion pour l’art ?
Soumaya Akaaboune : J’ai grandi dans un milieu artistique. Depuis mon très jeune âge, j’ai suivi des cours de danse classique sous la supervision d’une ex-danseuse étoile à l’opéra de Paris Noëlle Christian. À l’âge de 13 ans, j’ai fait la connaissance du grand chorégraphe Maurice Béjart qui m’a invité à intégrer l’école internationale des interprètes du spectacle à Bruxelles ou autrement dit «l’école Mudra».
Une année après, j’ai franchi le seuil de cet institut où y étaient enseignées plusieurs disciplines tels que le solfège et la scénographie.

Ensuite ?
Je suis rentrée au Maroc. J’ai joué des seconds rôles dans «Coupeur de roseau» de Jilali Farhati, «Les portes du ciel» de Farida Belyazid et «Caftan d’amour» de Moumen Smihi. De même, j’ai participé à plusieurs productions étrangères en l’occurrence «Paloma Blanca» de Juan Minon aux côtés de Antonio Banderas, Emma Suarez et Francisco Rabal. J’ai vécu entre plusieurs villes à savoir Paris et Madrid. Par ailleurs, Londres représente pour moi le tremplin.

Pour quelle raison ?
C’est mon point de départ. Je suis partie à Londres pour participer à une comédie musicale. Par hasard, l’humoriste Sandra Bernhard m’a repérée et m’a demandé de participer avec elle à un show pilote à Londres.

Avez-vous repris cette collaboration ?
Effectivement, je suis partie à Los Angeles pour suivre des cours au Loft Studio, un peu comme Johny Deep, Sean Penn et autres. Une fois admise à l’audition, j’ai contacté Sarah qui a demandé à me voir d’urgence, car elle avait une proposition à me faire. Notre collaboration a duré quatre ans et a été un véritable succès.

Quel est le rôle qui vous a marquée le plus ?
J’ai du mal à trancher. (Rires) Cependant, j’apprécie beaucoup mon rôle auprès de Matt Damon dans Green Zone. Je joue le rôle d’une iraquienne épouse d’un proche de Sadam. C’est l’histoire d’un soldat américain enclavé dans la zone verte. En pleine mission, il se rendra compte des manigances de son gouvernement qui occupe l’Irak. Il faut signaler que Matt Damon est une personne très généreuse et aimable.

Concernant le premier rôle…
J’ai joué le premier rôle dans «When the voices fade» de Erika Cohen où j’incarne le rôle d’une journaliste libanaise, mère de deux filles. Ce personnage, plein d’émotions, trace l’histoire du conflit libano-israélien comme il transmet un message humanitaire. Je suis impatiente de voir la réaction du spectateur quant à la projection de ce film. Vous savez, j’apprécie beaucoup l’intérêt que porte les cinéastes américains à la cause arabe ainsi que leurs efforts afin d’abolir tous les stéréotypes portés à l’égard de notre communauté.

Comptez-vous déployer au Maroc votre expérience accumulée aux Etats-Unis ?
Je suis en cours d’élaboration d’un projet avec le réalisateur Mounir Abbar. Nous comptons créer une agence de production qui s’occupe non seulement de la prestation de service, mais également du développement de l’industrie cinématographique au Maroc. Nous essayerons de reproduire en quelque sorte le modèle américain pour faire du cinéma marocain un secteur dynamique et épanoui.

En tant qu’actrice avec qui aimeriez-vous collaborer ?
je rêve de jouer sous la direction de Almodovar et Noureddine Lakhmari. Ce dernier puisqu’il est scénariste, j’aimerais bien qu’il écrive un rôle pour moi (sourire).

Allez-vous interpréter un rôle sous la direction de votre conjoint ?
J’ai beaucoup de projets avec mon mari Peter Rodger. Il nous faut juste la circonstance adéquate pour les mettre en exécution. Entre-temps, je partage avec lui ses rêves et ses ambitions. J’aime beaucoup ce qu’il fait. D’ailleurs, il vient d’achever un film documentaire intitulé «Oh my god».
Cela lui a nécessité le déplacement dans 23 pays (dont le Maroc, Tibet, Vatican, Palestine) pour examiner la perception des gens sur une question existentialiste «Qui est Dieu ?». Et ce via les témoignages de personnalités religieuses, politiques, artistiques ou de simples citoyens. La conclusion de ce travail est un message de paix, de tolérance et de pacifisme.

La maternité a-t-elle eu un impact sur votre vie d’artiste?
La présence de mon fils Adam a comblé ma vie de bonheur. Au point de suspendre mon activité durant quatre ans pour vivre avec lui ses premiers pas. La maternité a fait mûrir mes choix artistiques.

Adam serait-il artiste comme ses parents ?
Il baigne dans l’art depuis qu’il était fœtus. Pour l’anecdote, on le surnomme Jazz. Il a quatre ans et demi et il joue déjà au luth et au piano. Si un jour, Jazz optait pour le domaine artistique je le soutiendrai. Toutefois, je ne pourrai jamais lui imposer mes choix.

Avez-vous oublié votre marocanité sous le charme des paillettes de Los Angeles ?
Pas du tout ! Je tiens toujours à mes coutumes et traditions. Je n’ai jamais renié à mon identité marocaine. Même mon fils, je l’ai éduqué à ce qu’il s’attache à nos mœurs. Au Maroc, vous le retrouverez en train de jouer à la Casbah de Tanger avec les autres enfants du quartier, maîtrisant parfaitement le dialecte marocain.

Quelles sont vos autres vocations ?
J’aime beaucoup cuisiner. Également, je suis une passionnée de lecture. Par ailleurs, je suis musicienne et chanteuse. Mon mari et moi ainsi qu’un autre compositeur avons fondé le groupe musical «The Protocol». Nos chansons représentent un clin d’œil sur les problèmes sociaux.

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