La production s’embarque également dans une tournée mondiale
Cinéma
Le film sur la culture amazighe «Sound of Berberia» s’apprête à débarquer dans les salles obscures en parallèle avec la célébration prochaine de l’année amazighe, déclarée jour férié. Cette œuvre cinématographique sera projetée dans plusieurs festivals internationaux.
«Sound of Berberia», premier film marocain sur les rythmes amazighs, de Tarik El Idrissi, fera sa sortie en avant-première mondiale dans les salles, en parallèle avec la célébration prochaine de l’an amazigh fêté le 12 janvier 2024. «La nouvelle année amazighe 2974 a récemment été déclarée jour férié officiel au Maroc. Cet événement, sans précédent en faveur d’une culture autrefois exclue et marginalisée pendant des décennies, offre une occasion exceptionnelle de célébration, coïncidant avec la sortie de notre film en salles. Une fois le film lancé, nos coproducteurs, la chaîne de télévision 2M, auront le privilège de diffuser le film en avant-première mondiale», annonce le réalisateur Tarik El Idrissi. Ce road movie musical contemporain et une réflexion autour des frontières entamera une tournée mondiale dans plusieurs festivals internationaux.
Plusieurs projections à travers le monde
La tournée débutera le 27 septembre 2023 avec la première européenne au Théâtre De Roma d’Anvers, en Belgique. «C’est un espace impressionnant pouvant accueillir jusqu’à 2.000 personnes. Après la projection, le public sera enchanté par le concert du groupe «Sound of Berberia Band», interprétant des morceaux musicaux du film ainsi que des chansons amazighes populaires. Les réservations confirmées proviennent d’Allemagne, de France, des Pays-Bas et d’Espagne. Tout est prêt pour remplir la salle et faire de cet événement un succès unique», indique-t-il.
La tournée se poursuivra le 28 septembre à Mellilia, où le film sera projeté, suivi d’un débat avec le réalisateur. Le 29 septembre, le groupe «Sound of Berberia Band» ouvrira de plus le festival de musique Iwafest. «Le 2 octobre, nous inaugurerons le festival de cinéma Afrikaldia à Vitoria-Gasteiz avec la projection de notre film. Ensuite, le 7 octobre, ce sera la première néerlandaise au prestigieux Théâtre Muziekgebouw d’Amsterdam, l’une des trois meilleures salles de concert au monde», ajoute-t-il. Le film sera également projeté dans le cadre du festival Afrovibes, prévu en octobre. Parallèlement, il sera projeté au Festival international de la mémoire historique de Nador (fin octobre) et au Festival de Isni n’Ourgh d’Agadir (mois de décembre).
Deux musiciens à la recherche du vrai son amazigh
Le film présente deux musiciens qui parcourent toute l’Afrique du Nord à la recherche du véritable son amazigh, transcendant tous les obstacles et risquant leurs vies. Il montre ainsi la richesse de la musique berbère dans les zones secouées par les conflits religieux et politiques et répondant à des objectifs : mettre les berbères sur la carte, puis inviter des musiciens et artistes du monde entier à collaborer en termes de musique. Par ailleurs, le réalisateur a fait appel à des acteurs marocains, égyptiens et espagnols connus et reconnus dont notamment le musicien Tarek Fareh dans le rôle de Kino. Le film réunit également Mohamed Soultana dans le rôle de Fouad. Pour réaliser son film, le cinéaste a collaboré avec plusieurs musiciens et groupes musicaux, à l’instar de Tanina Cheriet, fille d’Idir, la plus grande icône de la musique amazighe. Celle-ci interprète une chanson de son père en compagnie de Tarek Farih.
Une production % marocaine
Avec 16 morceaux musicaux et de multiples lieux de tournage, le film a nécessité deux ans de tournage et cinq ans de montage. Le projet est financé par le CCM, coproduit par 2M et a été complété grâce à une campagne de financement participatif, une initiative pionnière au Maroc avec près de 200 contributeurs. «Le Sound of Berberia Band» est un projet musical issu du film. Composés de musiciens amazighs, hommes et femmes, ils interprètent des chansons du film et des morceaux amazighs reconnus. Le groupe est flexible dans sa composition et son répertoire, il n’est pas nécessaire que les mêmes membres soient toujours présents ni qu’ils interprètent les mêmes chansons. De plus, nous sommes ouverts à la collaboration avec d’autres groupes et musiciens, dans le but de créer de la musique amazighe de qualité», affirme Tarik Idrissi. Une fois de plus, cette œuvre musicale sur la culture amazighe est une production 100% marocaine conçue avec un style cinématographique distinctif. «Elle constitue un défi pour sa diffusion dans les circuits cinématographiques classiques. Cependant nous sommes très satisfaits de la manière dont le film progresse et démontre qu’il existe d’autres façons de faire du cinéma, avec qualité et des récits différents», conclut-il.