Histoire de légitimer l’héritage bien fourni que lui ont laissé les grands maîtres venus du Delta, des Appalaches ou de Chicago, cette ceinture noire de musique réunit Thunderbox, un groupe en béton armé avec batterie, basse, claviers et moult choristes et invite quelques personnalités incontestables à le rejoindre épisodiquement sur quelques pièces aptes à figurer dans une anthologie globale du blues. Tant qu’à faire, c’est plus honorable que de se faire élire gouverneur d’un Etat où la peine de mort est encore en vigueur … Let there be guitar ! Prometteur, « Mojo Priest » laisse pourtant le puriste dans l’expectative le temps d’un premier titre, « Somewhere Between », qui s’appuie un peu trop sur un côté ballade-pop limite guimauve avec son lot de chœurs féminins sirupeux, mais recentre habilement le tir dès le suivant, « Doctor Love », qui, proposé en duo avec l’épatante Ruth Brown, définit de façon plus précise l’orientation générale de l’ouvrage. La suite n’est qu’une succession plus ou moins heureuse de chansons généralement bonnes et bien interprétées, mais aussi de bonnes surprises.