Culture

Succès populaire du FNAP

© D.R

Il ne vient à personne de remettre en question l’intérêt d’un festival dédié aux arts populaires du Maroc. L’appellation même de la manifestation, qui remonte au début des années 60, a évolué. La nomination «arts folkloriques» a été abandonnée au bénéfice «d’arts populaires». Ceci pour dire que c’est à des expressions vivantes, toujours en mouvement, que la manifestation s’intéresse et non pas à des modes embaumés que l’on dépoussière pour servir de préambule à des activités officielles. Les chants et les danses des régions du Maroc gagnent effectivement à être valorisés, préservés par un événement de ce genre. Pourtant, le Festival national des arts populaires (FNAP) n’enregistre pas de la part des pouvoirs publics l’intérêt qu’il mérite. Chaque année, des difficultés transforment en gageure son organisation. En 2002, il y a eu une saison blanche. En 2003, un thème a été défini pour les différentes activités de l’édition : «les voix de l’Atlas». La direction artistique a été confiée à un musicologue, employé au ministère de la Culture, Ahmed Aydoun, et la mise en scène au danseur-chorégraphe Lahcen Zihoun. Des troupes de qualité ont été invitées, mais selon des témoins, qui ont assisté aux concerts, les artistes semblaient perdus dans l’immense scène aménagée au palais Badiâ. Lahcen Zinoun se défend d’avoir agrandi la scène : « je l’ai dépouillée des surcharges et remplissages auxquels les spectateurs étaient jusque-là accoutumés. J’ai évité les accessoires. Il n’y avait pas d’étendards, de tapis ou d’animaux. Et ce choix du dépouillement a imposé aux gens la grandeur de l’espace !». Il ajoute que cette optique est en parfaite adéquation avec sa volonté de valoriser le corps et les danses des protagonistes. Une autre réserve a été émise par les spectateurs : le son était défectueux. Mohamed Knidiri, président du FNAP, l’admet, mais en rend responsable «les entreprises marocaines qui n’ont pas l’habitude de travailler avec une technologie de pointe. Nous avons réclamé un son rotatoire, et il n’y a pas encore de prestataire de service à la hauteur pour nous le fournir». Zinoun déplore également la faiblesse du son, mais en rend responsable « les techniciens de Marrakech». «Je veux bien qu’on fasse travailler des locaux, mais pourvu qu’ils soient professionnels». Ce défaut du son a été particulièrement préjudiciable à la troupe d’Imin Tanount. Les lourdes parures des personnes qui la composent participent intégralement au spectacle. Le cliquetis des colliers constitue l’un des moments les plus appréciés de cette formation. Cette fois-ci, il a été inaudible. Au demeurant, l’éclairage n’était pas non plus au point. En dépit de ces lacunes techniques, le succès populaire de la manifestation a été considérable. Samedi soir, il y avait tellement de personnes que certaines ont été contraintes d’assister à la soirée, assis par terre et non pas sur les gradins. Le succès ne s’est pas démenti non plus pendant les autres soirs. Ahmed ou Lhoucine Achibane, plus connu sous le nom du Maestro, est revenu sur scène, alors que lors de l’édition précédente, il avait cédé ce rôle à l’un de ses fils. La troupe qui a été plus appréciée vient de Oued Zem. Il s’agit des Abidat R’ma dont le chant et les acrobaties multiplient le nombre de fans dans tout le pays.

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