Pierre Barbancey, du quotidien l’humanité, proche du parti communiste, a indiqué que, selon plusieurs témoignages palestiniens, l’armée avait enterré et recouvert de béton des cadavres dans un trou creusé sur la place centrale du camp. Le centre du camp, ressemble selon lui, «à Berlin en 1945 » vu l’ampleur des destructions. Il a indiqué avoir «senti une odeur de cadavres, vu des poubelles qui s’entassaient, des moustiques, avec des conditions d’hygiène absolument affreuses».
Pierre Barbancey, qui a séjourné 48 heures dans une famille palestinienne a ajouté que les maisons du centre du camp étaient «complètement détruites». Par ailleurs, le journaliste a expliqué que durant les deux nuits qu’il avait passées dans le camp, il avait «entendu des bulldozers israéliens en action. Dans les rues, on ne voit plus de cadavres. Dans le centre du camp, j’ai vu un cadavre complètement brûlé et sous des débris, deux autres cadavres», a-t-il dit. L’armée israélienne a pris entièrement le contrôle du camp de Jénine après huit jours de combats avec des combattants armés palestiniens.
Une polémique acerbe oppose les autorités israéliennes à l’autorité palestinienne concernant le nombre des victimes et la proportion de civils sans arme parmi eux. Le ministre israélien de la défense Binyamin Ben Eliezer a affirmé dimanche que des «dizaines» de palestiniens y avaient été tués lors des combats, alors que les palestiniens avancent le chiffre de plusieurs «centaines» de tués voire de cinq cents et parlent ouvertement d’un «massacre».
L’armée israélienne avait elle-même annoncé vendredi que plusieurs centaines de palestiniens avaient été tués ou blessés lors des combats. La cour suprême d’Israël a autorisé dimanche l’armée à enterrer les corps des palestiniens tués à Jénine, si les palestiniens refusent de les inhumer.