Culture

Théâtre, une fête sous le signe de l’espoir

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Message d’espoir. C’est ce que l’Institut international du théâtre (IIT) nous a adressé à l’occasion de la Journée mondiale du théâtre, célébrée ce 27 mars 2006 à travers tous les pays du globe. Formulé par le dramaturge mexicain Victor Hugo Rascon Banda, et traduit dans différentes langues, ce message invite à reprendre espoir dans l’avenir du «père des arts». «Si la technologie a failli réduire le théâtre à un simple feu d’artifice, force est de constater qu’aujourd’hui, nous assistons au retour du comédien pour affronter de nouveau son public», peut-on lire dans le message. La «mort» annoncée du théâtre n’a pas eu lieu, fort heureusement, en dépit de la concurrence farouche de la télévision, et du cinéma, fait remarquer le dramaturge mexicain. Un constat que partagent plusieurs membres du Syndicat national des professionnels de théâtre, dont son président Hassan Nafali. «Depuis six ans, le Maroc a capitalisé une expérience théâtrale qui passe aujourd’hui pour un modèle dans le monde arabe», se félicite ce responsable syndical. Et de préciser que ce leadership est dû principalement à la politique du Fonds d’aide à la production. Le résultat de cette politique, initiée et mise en pratique par le ministre Mohamed Achaâri, s’est traduit au niveau aussi bien numérique que qualitatif. Sur le plan quantitatif, les chiffres sont très éloquents. Plus de quarante spectacles bénéficient, chaque an, des subventions octroyées par le ministère de la Culture, ce qui a permis à de nombreuses troupes professionnelles, établies dans les quatre coins du Royaume, de se donner les moyens de créer au moins un spectacle par an, sans oublier les dix représentations qu’elles sont appelées à donner durant la saison théâtrale. Au-delà des chiffres, c’est le niveau du théâtre national qui s’est nettement amélioré ces dernières années. La politique du Fonds d’aide a favorisé l’émergence d’une nouvelle tendance théâtrale, portée par des jeunes, majoritairement lauréats de l’Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle (Isadac), qui ont montré un goût prononcé pour un théâtre visuel en phase avec les tendances théâtrales modernes, se démarquant ainsi du «bavardage» que l’on sait. Forts d’une solide formation aux arts de la scène, ces jeunes ont mis en place un théâtre qui se prête à voir plutôt qu’à écouter. Ce constat se traduit par des efforts extrêmement sensibles au niveau d’une scénographie somme toute fonctionnelle, au sein d’un décor où les accessoires sont disposés de manière à produire du sens; le travail de mise en scène vient aussi et surtout orchestrer le jeu de scène, à travers une bonne direction des comédiens. Cette nouvelle expérience, incarnée, faut-il le rappeler, par les jeunes diplômés de l’Isadac, n’exclut évidemment pas le reste. Le mérite de la politique du Fonds d’aide, un de plus, est d’avoir préservé un souci de variété. Hors du théâtre visuel, ou expérimental, cette politique a profité également au théâtre grand public, le boulevard, le théâtre de la «halqa», et autres formes inspirées de la culture populaire nationale, sans oublier le théâtre national amazigh qui connaît depuis quelque temps un véritable essor. Cet essor, pour indéniable qu’il soit, ne devrait pas occulter quelques problèmes auxquels est confrontée la pratique théâtrale au Maroc. On pense, entre autres, à la « mise en veilleuse » de l’activité des troupes régionales, au manque notable d’infrastructures théâtrales (salles de spectacles, équipements, etc), le tout ajouté au retard accusé dans la mise en application du «statut d’artiste». Il y a donc urgence à régler ces problèmes pour optimiser la rentabilité du «père des arts».

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