Culture

Tibari Kantour : la passion du papier

© D.R

Œuvres en papier, prédominance de traces de la nature. Tels s’articulent les tableaux de Tibari Kantour exposés jusqu’au 10 février prochain à la galerie Bab Rouah à Rabat. A travers cette exposition, l’artiste tente un passage au grand format. Il présente ainsi quelques toiles plus grandes que d’habitude, mais dont la texture est toujours fidèle à la tradition. Cependant, les connaisseurs du milieu artistique au Maroc rapportent que la quintessence de l’œuvre de cet artiste résidant à Sidi Mâachou entre Azemmour et Casablanca se trouve dans les petits formats.
Prônant une technique mixte, Tibari Kantour est un peintre artisan. Artisan dans le sens où il privilégie un travail manuel pointu où la précision est de mise. Son principal matériau est le papier. Un papier très fin que l’artiste n’achète pas. Il le fabrique.
Cette confection personnelle est considérée par certains observateurs du domaine artistique comme étant un véritable exploit. En fait, la finesse de ce papier, dont la beauté est certaine, impressionne. Ici, le papier manipulé dans toutes les formes possibles et inimaginables fait la griffe personnelle de Tibari Kantour. Dès que le nom de cet artiste est prononcé, on fait vite référence à ce papier. Devenu une véritable obsession chez le peintre, le papier l’accompagne. Il le manipule de différentes manières. Tibari Kantour n’hésite pas à brûler son papier, à y intégrer des morceaux d’autres types de papier, tels que le journal. Ainsi, le spectateur averti peut discerner à l’œil nu des extraits d’articles, des annonces, des titres. C’est de cette manière que le papier est meublé d’éléments décoratifs et subit parfois même des déchirures, des zébrures. L’artiste peut par moment graver son papier d’une écorce d’arbres et de brindilles de tailles et de formes différentes.
Le spectateur se demande parfois si l’artiste ne maltraite pas ce matériau paraissant pourtant si précieux puisqu’il lui donne beaucoup d’importance. Sans ce papier, l’œuvre de Tibari n’existerait peut-être pas. Dans ce sens, l’artiste, à l’occasion d’une de ses expositions, donne sa propre conception de son œuvre et analyse cette importance donnée à ce papier. « Le papier est d’habitude considéré comme étant le support de la peinture. Quand je le fabrique moi-même, le papier peut être considéré non pas seulement comme support, mais comme oeuvre elle-même.
A l’intérieur du papier, toutes les techniques sont intégrées». Ainsi se résume l’œuvre de Tibari Kantour, où un matériau nommé papier fabriqué par les Chinois est existentiel. L’artiste en fait sa raison d’être, en y ajoutant des traces d’acrylique de couleurs orange et jaune. Des couleurs prédominantes qui rappellent la végétation. Un retour encore une fois aux sources et la nature pour l’artiste.

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