Culture

Timitar, les signes de la fête

Mercredi 20heures, la circulation est infernale à Agadir. Les principales artères sont bloquées. Toutes les rues qui mènent à la place El Amal sont barricadées. Ce soir, les habitants de la ville d’Agadir, connus pour leur convivialité, sont descendus par centaines à la place El Amal pour assister à l’inauguration de la première édition du Festival Timitar. Pour cette soirée d’ouverture, les festivaliers avaient rendez-vous avec deux groupes de musique berbère : Idir et Izenzaren Iggut Abdelhadi.
Lors de cette soirée d’ouverture à laquelle a assisté SAR le Prince Moulay Rachid, Idir, l’artiste kabyle, a chanté plusieurs chansons qui aspirent à la paix et à la solidarité. Ce chanteur, qui, on se rappelle, s’est produit il ya quelques jours à l’Ecole Molière de Casablanca, est un artiste engagé. Engagé non seulement pour la cause berbère, mais aussi et surtout pour la cause de l’humanité toute entière.
Hamid Cheriet Idir a chanté notamment son tube « a Vava inouva » qui l’a rendu célèbre à travers le monde. Ses chansons sont empreintes de sensibilité, d’émotions et d’humanisme.
Ce soir là à la place El Amal, Idir qui signifie « il vivra » n’était pas le chanteur kabyle qui a vu défiler tant d’injustice dans son pays natal, l’Algérie. Idir était ce soir sous sa facette internationale. Les paroles pronnoncés par cet artiste étaient si émouvantes que le public applaudissait à chaque instant.
L’ambiance était chaleureuse à la place El Amal, des slogans fusaient de partout, tous en réclamant davantage : « Idir, Idir ». Il suffisait d’un petit silence de la part du chanteur, pour que les festivaliers le réclament de nouveau. Assoiffé de musique « amazighe », le public était ébloui par la voix du grand chanteur.
Il y a une ressemblance entre la musique berbère marocaine et celle d’Idir. En réalité, le mot Amazigh signifie en tachelhit l’art poétique. « Amarg » signifie en effet à la fois poésie, sagesse, chanson, musique et dénote implicitement l’amour, le chagrin, le regret et la nostalgie. Nostalgie qui est traduite à travers les chansons d’Idir. Lesquelles qui évoquent l’amour et le respect de la mère, les souffrances du peuple, et l’injustice de la vie. Idir a partagé ses sensations et ses émotions. Dans ce sens, Idir a déclaré : « Les artistes sont par nature chargés d’émotions qu’ils cherchent à transmettre et à partager avec leurs semblables ».
En deuxième partie de soirée, toujours à la place El Amal, le public avait rendez-vous avec le groupe Iggut Abdelhadi. Lequel créé dans les années 70 avec la mouvance de troupes telles que Nass El Ghiwane, Jil Jilala. Izenzaren modernise la chanson amazighe et lui donne une empreinte contemporaine. Son succès que ce soit au Maroc où à l’étranger est jugé considérable.
La richesse de ses compositions est due à la rencontre entre les instruments traditionnels et le banjo. Ce groupe est reconnu par toutes les générations, c’est un groupe typique. Les paroles d’Iggut, le maestro du groupe, font échos à plusieurs questions qui traversent la société.
Le repertoire des Izenzaren est connu par les chansons telles que «Wad Ittemeddun» qui signifie en soussi le voyageur, «Immi Henna» pour ne citer que celles-là. Ces hymnes ont été chantés ce soir à la place El Amal. Ce furent donc des moments de remémoration, de chants et de fête.
Les deux concerts qui ont été produits à la place El Amal, ce mercredi 7 juillet, ont démontré que la musique peut unir des peuples. La musique pourrait faire disparaître la haine des coeurs, pour n’y laisser que le souffle d’un espoir de joie et de paix.

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