L’espace Rivages de la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger à Rabat accueille les œuvres de l’artiste maroco-française résidente en Allemagne Touria Alaoui. Elle y révélera son exposition «Origine» du 7 décembre au 8 janvier.
««Origine» est d’abord un hommage à mes origines et à mon pays, avec toutes ses composantes et ses racines culturelles… L’origine est là où la vie commence. Les premières odeurs, les premiers mots, les premiers rayons de soleil, les premières couleurs, c’est là où le monde commence à prendre sa forme et sa signification… ». Ainsi s’exprime Touria Alaoui à propos de ses œuvres. Lors de cette exposition, l’artiste, née à Casablanca, ayant grandi en Espagne où elle a vécu outre le Portugal, les Etats-Unis, l’Allemagne et la Suisse entre autres, révélera sûrement aussi l’impact de cette polyvalence de pays de résidences sur son parcours artistique. Le tout en mettant visiblement en avant l’apport de l’Académie des beaux-arts de Düsseldorf en Allemagne où elle a poursuivi ses études artistiques pour son art. A cet égard, la fondation révèle : « Ses nombreux voyages repensent sans cesse sa création. Elle évolue dans la diversité et pratique en transcendant les perspectives traditionnelles ». Pour Touria Alaoui, l’art se nourrit, d’après cette fondation, d’une «curiosité perpétuelle face au monde et ses différentes cultures et il se conçoit comme un dialogue universel». Le tout en ayant une «abstraction spirituelle et un sens profond de la connexion». De son côté, le critique d’art allemand Martin Ganzkow indique à propos de l’artiste : «Toutes ses œuvres sont imprégnées de tons de couleurs profondes et d’une lumière rayonnante que l’on ne trouve que sur le continent africain». «Ses images semblent libres et sans limites, les formes ne sont pas strictement délimitées les unes des autres, mais toutes ses images parlent de mouvement, de superposition et d’interpénétration des surfaces et des couleurs», avance-t-il. D’après lui, cette artiste « peint dans la tradition de la compréhension islamique de l’art». A son sens, «ses peintures ne doivent pas être lues au sens strict de la religion islamique, mais plutôt comme l’expression d’une attitude spirituelle et mystique avec laquelle l’artiste rencontre le monde de manière picturale ». Pour lui, ses œuvres reflètent des expériences et des expériences personnelles. L’artiste s’intéresse, d’après ce critique, à l’amour de la mer et de la lumière, à la fugacité de toutes les choses terrestres, à la cohésion des personnes, au dépassement des frontières, à la beauté de la nature, à la sortie des crises de la vie et au pouvoir de la patience. Dans ce sens, il énumère certaines de ses œuvres comme «Frontière», «Fusion», «Amazigh» et «Ancêtres». Et ce n’est pas tout ! «Les couleurs avec lesquelles Touria Alaoui peint ressemblent aux senteurs d’un marché oriental et sont aussi intenses que le souvenir soudain d’expériences d’enfance qui peuvent être déclenchées par une odeur», estime le critique d’art qui trouve que les œuvres de Touria Alaoui parlent d’une abstraction spirituelle profonde. « S’abandonner aux images de Touria Alaoui, c’est se laisser tomber et se porter, ne tolérer aucun engagement et jouir de la liberté », conclut l’expert à propos de l’artiste.