Culture

«Une alchimie des contraires» à Casablanca: Quand Ahmed Hajoubi puise dans ses souvenirs d’enfance

© D.R

L’artiste Ahmed Hajoubi expose son travail «Une alchimie des contraires» à la galerie So Art Gallery. Il nous plonge au cœur d’une mythologie personnelle où s’entremêlent des éléments variés, des souvenirs d’enfance aux préoccupations de l’âge adulte.


Après avoir exposé ses œuvres en 2023 lors des deux prestigieuses foires d’art contemporain africain, 1-54 Londres à Somerset house et Akaa Paris au Carreau du Temple, l’artiste contemporain Ahmed Hajoubi dévoile son exposition intitulée «Une alchimie des contraires» à la galerie So Art Gallery à Casablanca et ce jusqu’au 31 juillet. Il faut dire que le travail de Hajoubi explore une mythologie personnelle riche et diversifiée. Ses créations puisent dans ses souvenirs d’enfance et ses réflexions d’adulte, fusionnant des éléments disparates pour produire une alchimie artistique unique. Des matériaux bruts se métamorphosent en œuvres saisissantes, à la frontière entre peinture et sculpture. «L’œuvre d’Ahmed Hajoubi nous plonge au cœur d’une mythologie personnelle où s’entremêlent des éléments variés, des souvenirs d’enfance aux préoccupations de l’âge adulte.

Durant ces vingt dernières années, l’artiste a construit un univers artistique autour des figures parentales, mettant en lumière le pouvoir évocateur des objets métalliques et du qorchâl, ce peigne à carder la laine, qui devient un véritable médium chargé de significations», précise Olivier Rachet, journaliste en arts et culture. L’art d’Ahmed Hajoubi ne se limite pas à une seule forme d’expression. Il explore la frontière entre la peinture et la sculpture, laissant libre cours à un désir intense de couleur et de peinture. Chaque œuvre, qu’elle soit monochrome ou éclatante de couleurs, témoigne de la profondeur de l’âme artistique de Hajoubi et de son désir constant d’exploration. Chaque pièce de l’exposition raconte une histoire unique, chaque œuvre est imprégnée de l’essence même de l’artiste. Les visiteurs auront l’occasion de découvrir l’évolution artistique d’Ahmed Hajoubi, à travers ses dernières créations allant de ses sculptures tridimensionnelles en fer à ses compositions murales inspirées de l’architecture traditionnelle marocaine.

A propos de l’artiste
Parcours  Ahmed Hajoubi est né à Guercif. Depuis sa première exposition en 1993 et l’obtention, l’année suivante, de son diplôme à l’Institut des Beaux-Arts de Tétouan, l’artiste élabore une œuvre protéiforme qui, oscillant entre dessin, sculpture, peinture, installation et peinture, consiste en une savante exploration de l’enfance. Marquée d’un laborieux traitement de la matière et de l’option d’objets plutôt austères, familiers à son imaginaire de fils de droguiste, sa démarche frappe par une constante ambiance jubilatoire, sollicitant de la diversité des médiums l’expression d’un ingénu émerveillement devant le spectacle du monde. Chaque exposition du plasticien est un évènement, porteuse de maîtrise et surtout de capacité d’étonnement, qui montre l’aptitude de cet art à sans cesse repenser son vocabulaire et ses modes d’existence. En 2010, Hajoubi met fin à sa carrière de directeur artistique de communication menée depuis une vingtaine d’années et part à la Cité des Arts de Paris. Il y approfondit sa réflexion sur la laine, qui, trois ans plus tard, aboutit à l’exposition «Qorchâl» (littéralement, «carde»), un tournant dans son parcours. Le dispositif artistique qu’il y présente confirme ce soupçon de cicatrice qui pointe dans ses créations antérieures, notamment les bateaux perdus en mer, les coussins calcinés et les toiles où son personnage fétiche, l’enfant-mage, semble enfermé dans des intérieurs volontairement chaotiques. Prenant le départ dans un biographème lié à la mère et situé dans l’enfance, une rhétorique scrupuleuse charge les séries de cardes d’effets esthétiques qui disent autant le pouvoir de l’art à transformer la mémoire en nouvelles possibilités d’émotion que la revanche de la création sur les blessures d’antan, physiques et intérieures. La présentation littérale de la carde est le dénominateur commun aux expositions allant jusqu’à 2020. Depuis, l’artiste dit se consacrer à une nouvelle expérience, où s’entendra encore, sous les apparences les plus dépersonnalisées, une confidence intime. Plusieurs réflexions critiques sont consacrées à l’art d’Ahmed Hajoubi, qui fait l’objet d’un nombre important d’acquisitions pour des collections institutionnelles et privées, au Maroc comme à l’étranger.

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