Culture

Une Allure Somptueuse en Rythmes et sonorités ensorcelantes des mille et une nuits

© D.R

Le Festival Gnaoua Show pour le monde se tiendra en mai prochain à Marrakech. A sa 7ème édition, il promet déjà de belles surprises. Tour d’horizon des préparatifs de cette manifestation grandiose.

Ce festival a été fondé par l’Association Hmiti pour la culture et initié par l’Association Le Grand Atlas de Marrakech ainsi que la Fondation «Festival Marrakech Gnaoua Show pour le monde», en partenariat avec le ministère de la jeunesse, de la culture et de la communication (département de la culture), et avec le concours du conseil communal de Marrakech, outre le conseil de la région de Marrakech-Safi. Cet événement qui aura lieu au mois de mai 2024 connaîtra la participation de grands maâlems jouissant d’une forte notoriété nationale et en provenance de plusieurs régions du Royaume avec la présence de professeurs et chercheurs universitaires.

Coup de projecteur sur un maâlem chercheur
Entre autres, Ahmed Aït Al Malha, professeur, chercheur et spécialiste du monde des Gnaouas et de leurs profondes racines historiques, y prendra part. D’après sa propre recherche, la fréquence des rencontres et des déplacements dans plusieurs sens n’a pu que favoriser les relations et les échanges en Afrique et préparer progressivement l’émergence de confréries telles que les Gnaoua au Maroc, les Diwan en Algérie ou les Stambali en Tunisie. De plus, le Professeur Ahmed Aït Al Malha est auteur du documentaire «Tagnaouite», dont les différentes vidéos de présentations universitaires et analyses décortiquent l’existence de cette communauté et de ses pratiques rituelles ainsi que le développement récent de ses activités dans la sphère publique qui matérialisent les tensions entre les catégories, soit religion des élites et religion populaire ainsi que tradition et modernité.
En chercheur chevronné, il explore l’histoire de la traite négrière en terre arabe et musulmane afin de comprendre comment cette communauté s’est constituée.

Apprentissage auprès d’artistes de renom
Et ce n’est pas tout ! L’univers des Gnaoua est un paysage socio-religieux aux racines séculaires africaines. C’est en fait une chaîne de chefs (maâlems) qui transmet son savoir et ses traditions, à l’instar d’une des plus grandes icones et figures gnaouies, contemporaines, notamment le Maalem Bakbo que le Professeur Ait Al Malha a longtemps fréquenté entre autres Maalems tout aussi célèbres à l’heure actuelle et sur toutes les scènes artistiques d’ici et d’ailleurs. Dans sa recherche auprès de cette figure, il découvre aussi la fréquence des rencontres et des déplacements progressifs qui créa l’émergence de confréries. Le sacrifice annuel, la répartition des confréries en sept maisons, l’existence d’une organisation confrérique réunie autour du tombeau d’un saint sont des traits qui unissent, selon l’auteur, toutes les confréries noires en Afrique du Nord.
Dans l’Antiquité et jusqu’à la période historique, la présence de sang blanc très loin dans le Sud-africain et de sang noir en Afrique du Nord, est attestée: «Ces populations vivent côte à côte en se métissant depuis le début de la cohabitation».
Cela étant, l’origine des Gnaoua vient à partir de leur nom, d’autant plus qu’ils ne sont pas tous noirs, arabes ou musulmans. Il existe également des Gnaoua berbères et des Gnaoua juifs.
Il est difficile de déterminer d’où provient précisément la communauté des Gnaoua marocains. Mais Il est possible d’identifier les grands déplacements des populations, traçant l’histoire des relations entre l’Afrique noire et l’Afrique blanche, l’origine des Gnaoua est issue des populations déplacées qui proviennent bien de l’ancien Soudan, c’est-à-dire tous les pays de l’enceinte saharienne, du Sénégal jusqu’au Soudan actuel.
Le mot «Gnaoua», dans son acception commune, sert donc à identifier socialement et culturellement les membres de cette communauté. Cette acception les situe non seulement dans la marge de la société mais aussi à l’extérieur de l’espace culturel et cultuel marocain. Ils sont ainsi dans ce sens dans une sorte d’entre-deux, ni exactement noirs, ni complètement blancs, entre le monde des hommes et celui des esprits.
Depuis déjà quelques années, les musiciens Gnaoua, issus de la confrérie religieuse et spirituelle des Gnaoua, connaissent un succès considérable au Maroc et en Europe. Ils sont invités régulièrement à se produire dans les festivals nationaux et internationaux des musiques du monde comme le Festival national des arts populaires de Marrakech ouvert à l’international sur les danses et musiques traditionnelles du monde.

Zohra J. Wolltcheva

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