«Regardez, regardez c’est Naïma L mcharki, venez, on la suit », crie un enfant à son groupe d’amis qui l’accompagnent à la onzième édition du Salon International de l’édition et du livre ». Il est 15 heures de l’après-midi à la foire Internationale de Casablanca où siège le SIEL. Le nombre d’enfants est vraiment impressionnant, cette édition leur a en quelque sorte rendu hommage puisque des activités parallèles ont été conçues spécialement pour eux. Un programme alléchant qui comporte des ateliers d’écriture de poésie, ainsi que des ateliers de peinture. Pour les encourager à visiter les stands et à découvrir le livre, certaines écoles ont consacré des après-midi de visite guidée au SIEL. Par groupe de dix à vingt élèves, une file d’enfants fait le tour du SIEL. Ils sont impressionnés par le nombre de stands et de livres à voir, à toucher, à découvrir et pourquoi pas à acheter.
Ces enfants sont accompagnés de leurs professeurs, mais certains profitent d’un moment de grâce lorsque leurs guides sont absorbés par les livres, pour faire l’école buissonnière. Ils flânent dans le SIEL. Au détour de chaque stand, les enfants croisent des personnalités, des artistes, des visages de télévision qu’ils reconnaissent. Ils accourent vers eux et ce n’est plus le livre qui les intéresse mais plutôt les connaissances et les reconnaissances. C’est le cas de Naïma lamcharki. Une fournée d’enfants s’est mise à courir derrière elle dans l’espoir qu’elle les récompense ne serait-ce qu’avec un sourire tendre.
Mais cette actrice, et membre de la Haute autorité de la communication audiovisuelle, paraît agacée. Elle ne leur accorde même pas d’attention. Peut-être par manque de temps ou d’envie. Déçu, le groupe d’enfants continue sa tournée dans le SIEL. Ils rencontrent toute sorte de personnes et surtout découvrent des centaines de bouquins qui leur sont adressés. Petite bourse à la poche, ils sont à la recherche du moins cher. La première chose qu’ils demandent aux représentants des stands c’est bien le prix des livres. Ils ne feuillettent même pas les ouvrages mais débutent par demander leurs prix. Un représentant d’un des stands du salon leur conseille de palper le livre, et de voir s’il leur plaît, ensuite ils pourront l’acheter si bon leur semble. « De toutes les façons, ce n’est pas vous qui payez, ce sont vos parents. Il faudrait donc voir si le livre vous plaît ». Profitant de la leçon qui vient de leur être donnée, les enfants scrutent le livre, le déposent et continuent leur ballade.
Cette année au SIEL il y a beaucoup d’enfants, mais les adultes ne sortent pas du lot. Ils sont eux aussi conduits par une curiosité parfois enfantine de découvrir les toutes dernières nouveautés du Salon. En effet, le SIEL est une occasion pour les éditeurs et les libraires de présenter leurs nouveau-nés. C’est une habitude du SIEL. Pour ceux qui veulent se renseigner sur les dernières parutions, le SIEL est la meilleure occasion. Si cette tradition ne s’est pas modifiée, il y a bien d’autres choses qui ont changé par contre. Pour sa onzième édition, le SIEL s’est lancé des défis. Etre meilleur que les années précédentes. Interrogés sur cette même question, les participants au stand ont tous été unanimes quant à l’amélioration du salon par rapport à l’année dernière.
« L’organisation du SIEL est bien meilleure que celle de l’année dernière », déclare une libraire installée au SIEL. Pour ce qui est du flux de visiteurs, ces derniers sont présents en masse surtout les week-ends et après 18 heures. « Nous avons reçu un nombre fou de visiteurs le samedi et dimanche, les parents viennent accompagnés de leurs enfants » souligne une représentante du stand de la : Librairie nationale. Ce dernier fait partie des plus grands stands du Salon et ceux qui attirent le plus de personnes, à côté des stands des livres en arabe comme celui de Chaâraoui ou la Librairie des écoles. Ceci sans oublier les stands des livres sur l’Islam, qui, selon des sources autorisées sont moins nombreux que l’année précédente. Par contre, les stands qui n’ont pas eu beaucoup de succès sont malheureusement les stands étrangers qui n’ont pas été sollicités. 56 pays ont participé à cette 11ème édition cependant, ce fut surtout les stands des éditeurs marocains qui furent visités. Certains sont poussés à dire que c’est une question d’emplacement. «Les stands les plus visibles sont ceux qui se trouvent à l’entrée du salon en plein milieu, c’est le cas par exemple de la Librairie des écoles ou encore de Sochepress et de Chaâraoui » déclare un visiteur. Cependant ce qui est sûr, c’est qu’il est presque impossible de faire le tour complet du SIEL. L’immense superficie de la foire ne le permet pas et en plus de cela, c’est fatiguant. « On a pas le temps de faire le tour de tous les stands, ce qui fait qu’on peut en oublier certains », déclare une fidèle habituée du SIEL. Et d’ajouter : « l’absence de signalisation et de plan du SIEL, ne facilite pas la tâche, on ne possède pas une très bonne visibilité, ce qui fait qu’on oublie des stands qui peuvent s’avérer très intéressants ». Des remarques qui existent toujours malgré le fait que certains déclarent l’amélioration du SIEL. En tout cas, il y aura toujours à redire et à améliorer. Tout cela dans le but d’atteindre un 12ème SIEL sous de meilleurs auspices.