Une compilation de musique amazighe électronique voit le jour

Elle met en vedette des sons traditionnels de la région Souss-Massa

Un nouvel album double-compilation réunissant sept genres amazighs, composant le paysage sonore musical Souss-Massa au Maroc, sort le 20 novembre 2022. Née dans le cadre du programme de résidence musicale «Tekchbila», cette œuvre met en vedette des sons traditionnels amazighs de la région Souss-Massa et des œuvres électroniques des producteurs électroniques les plus passionnants du Maroc. On y trouve «Ahyyad», «Houara», «Semgan», «Ahwach n’Timgharin», «Taneguift», «Agraw» et «Rwayess». «Cette compilation de musique électronique est une forte proposition des artistes qui composent la jeune scène électronique effervescente marocaine. Les producteurs ont chacun reçu un sample pack conçu lors de la résidence», indique l’Association marocaine de musique électronique. Et d’expliquer : «Les troupes traditionnelles ont été invitées à réinterpréter la musique amazighe qui y est représentée par le prisme de leurs approches artistiques distinctives. Certaines se sont résolues à une approche purement expérimentale et entièrement déconstruite, tandis que d’autres sont plutôt parties sur un univers club dansant, avec des tracks vacillant entre de la techno, bass, dubstep et autres. Ensemble, ils donnent un aperçu sur la scène bouillonnante de la musique électronique au Maroc aujourd’hui».
Pour noter, Tekchbila est un projet de résidence musicale qui s’est concrétisé en une première édition dans le sud du Maroc en avril 2021. Il a réuni, dans une première expérience de ce genre, des musiciens amazighs du Souss-Massa et des producteurs marocains de musique électronique, afin de créer un son unissant les deux paysages sonores et plaçant la musique ancestrale amazighe au centre même de la création.«Tekchbila a eu lieu dans le Souss-Massa, une région du sud du Maroc, réputée surtout pour son climat doux, ses paysages diversifiés et son riche héritage culturel amazigh. Au fil du temps, nous étions affligés de constater la déperdition du patrimoine musical de la région», relève l’association, tout en notant que les initiatives entreprises pour valoriser et préserver ce patrimoine se font rares, l’attention des preneurs de décisions étant tournée ailleurs. Selon cette association, «Tekchbila se veut comme un plaidoyer pour réinventer et actualiser ce trésor qu’est la musique amazighe et réfléchir ensemble à quelle place elle pourrait avoir aujourd’hui dans le monde».