Les stylistes marocains ont enfin leur fédération. Après maintes tergiversations autour de la fondation de cette institution censée protéger les droits des stylistes et créatrices, une conférence est prévue au mois de juin prochain pour annoncer officiellement les missions de cette fédération. Le bureau exécutif est déjà constitué. Il est composé de cinq stylistes haute couture : Najia Abadi, Samia Berrada, Fadela Berrada, Lhoucine Aït Lmehdi et Zahra Yaagoubi. Selon la doyenne Fadela Berrada, l’idée de la création de cette fédération a commencé à germer depuis 1995, mais des problèmes de formalités ont fini par retarder l’événement. «Nous avions eu plusieurs difficultés liées à la paperasse, mais c’est enfin réglé», déclare Fadela Berrada.
D’autres problèmes liés à la susceptibilité de certains stylistes ont contribué à Retarder la naissance de la fédération. «Les anciennes stylistes n’étaient pas d’accord car elles ne croyaient pas en la fédération», ajoute Mme Berrada.
Cette position est partagée par la créatrice Zahra Yaagoubi, responsable des relations publiques. «Certains stylistes ont refusé de faire partie de la fédération, ils avaient émis des réserves», explique-t-elle. Mais ces divergences ne sont plus aujourd’hui que de mauvais souvenirs. «Tous les stylistes ont fini par adhérer et sont convaincus des objectifs de la fédération», rapporte Najia Abadi, la présidente de la fédération.
La mission première de cette institution est tout d’abord de réglementer le secteur du stylisme au Maroc, en créant des lois le fédérant. «Cette institution permettra, entre autres, d’établir des critères pour la haute couture », ajoute Najia Abadi. Selon cette dernière, il faut un minimum d’expérience pour accéder aux sphères de la haute couture. « Pour qu’une création soit considérée de haute couture, il faudrait qu’elle soit brodée entièrement à la main et les tissus doivent être nobles ». Une charte haute couture a été déjà élaborée par le bureau exécutif et votée par tous les membres de la fédération.
La présidente de la fédération, Najia Abadi, ajoute que la fédération devra pérenniser le travail de l’artisan marocain. « Nous voulons promouvoir tout le travail réalisé par les brodeuses traditionnelles et encourager le « perlage » fait à la main ». Des juristes et des avocats font aussi partie de la fédération pour lui octroyer un cadre juridique.
Les membres du bureau devront se réunir le 18 mai avec le ministre, Adil Diouri. « Ce n’est qu’après cette réunion qu’on pourra être sûrs de nos marges de manœuvres et des moyens qui nous seront accordés pour mener à bien notre mission ». Pour annoncer publiquement les rôles et les objectifs de la fédération, une conférence aura lieu en juin prochain à Casablanca.
Des bourses pour des stylistes
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