Culture

Une femme dans le festival des dunes

© D.R

ALM : Le Festival des musiques du désert est le premier événement organisé par l’association Maroc Pluriel. Pourquoi avoir choisi la région de Merzouga ?
Leïla Layachi : D’abord, je ne considère pas comme un handicap le fait que nous soyons à notre premier événement. Bien au contraire, nous entamons les activités avec beaucoup d’entrain. Une manifestation qui en est à sa première édition est empreinte de l’énergie des personnes qui veillent sur son organisation. Quant au choix de la région, l’idée du festival trottait dans la tête de certaines personnes, dont je fais partie, depuis longtemps. Le hasard a voulu que je sois à Rissani au moment où l’on menait à terme les travaux de restauration de Ksar Al Fida, fondé par le Sultan Moulay Ismaïl. Le déclic s’est immédiatement opéré ! Parce qu’avec toute notre bonne volonté, il fallait un site-phare pour abriter les concerts et servir d’emblème à l’événement. Nous ne pouvions pas mieux espérer que cet édifice qui est tout à fait approprié dans les tons et l’architecture à la manifestation.
Et les dunes ?
Oui, bien sûr ! A Merzouga se trouve la dune la plus haute du Sahara. Nous avons la chance de l’avoir. Certaines personnes la connaissent, mais elle n’est pas appréciée à sa juste valeur. On dit souvent voir Venise et mourir… Moi je dis assister à un lever ou un coucher du soleil à Merzouga, et rien ne sera appréhendé de la même façon. C’est un lieu féerique, d’une intense beauté, qui vous empoigne à la gorge, et rend fier d’appartenir à un pays où il existe une telle richesse naturelle. D’ailleurs, la dernière nuit sera entièrement dédiée aux dunes de Mezouga. Une scène et un bivouac seront dressés dans ces dunes pour abriter, sans aucun doute, le moment le plus fort de la manifestation.
Quels sont les objectifs assignés à ce festival ?
Développer la région en y attirant des opérateurs économiques. Je suis banquière et l’impact économique de l’événement sur Rissani et Merzouga me tient particulièrement à coeur. Personnellement, je me préoccupe de désenclaver cette région. Elle ne doit pas rester cachée ou inaccessible. Les touristes marocains et étrangers y découvriront des décors de rêve. Je pense que les passionnés du désert, soucieux de conserver ses richesses écologiques, devraient se rassurer. Le désert incline au respect !
Le côté artistique de la manifestation sera-t-il autant valorisé que l’impact économique ?
L’un ne va pas sans l’autre ! Sans une bonne programmation, les gens feront la sourde oreille à l’événement. Comme je n’ai pas la prétention de connaître tous les rouages pour l’organisation d’un événement de cette taille, je m’entoure de compétences. Dans l’équipe du festival, il existe une personne spécialiste de l’événementiel. Il s’agit de William Perkins qui est le principal artisan de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de 1998 en France. Il travaille avec ferveur pour la réussite de l’événement. Il a conçu le festival sous forme d’un parcours initiatique pour découvrir les sites de la région. Quant à la programmation artistique, le musicien Abderrahim Saher s’en charge. Des formations, originaires du Maroc et de pays africains, possédant des étendues de désert, ont été conviées. Elles viendront d’Algérie, du Niger, de Tunisie et du Mali. Sans compter un fanatique du désert, l’excellent pianiste français Jean-Philippe Rykiel, qui a accepté de se déplacer bénévolement.
De nombreuses personnes travaillent bénévolement pour ce festival ?
Oui, et je crois que la passion du désert les soude autour du projet. William Perkins a aussi mis son temps et ses occupations entre parenthèses pour travailler de façon bénévole à la réussite du festival. De même que les agences qui s’occupent de notre communication, Zone Bleue et Pragma. Avec leur aide, nous espérons attirer des festivaliers de l’extérieur, mais sans oublier que l’événement est une fête, avant tout, pour les habitants de la région. Un écran de 150 m2 sera dressé sur la place de Rissani qui peut accueillir jusqu’à 10 000 personnes. Des concerts seront organisés à la place d’Erfoud qui peut accueillir autant de personnes. Nous espérons créer, ne serait-ce que l’espace de quelques instants, l’harmonie entre les troupes représentant les peuples du désert. Elles ont beaucoup de choses en commun, mais leurs frontières sont, hélas, verrouillées par des barbelés.

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