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Une mémoire collective à bâtir pour Casablanca

© D.R

Audrey Azoulay la recommande dans une émission digital

Le patrimoine de la ville blanche du Maroc, fort méconnu de nombreuses générations, a été ressuscité, mardi soir, par des experts marocains et étrangers, le temps de l’émission digitale «Metropolitan Casablanca» co-organisée par Yamed capital, acteur immobilier, et 2M. Pendant environ 2h30, les intervenants à ce programme ont plongé dans le passé de la métropole tout en livrant des regards sur son présent et son avenir. Pour ouvrir le bal, Audrey Azoulay, qui indique avoir passé une partie de son enfance dans cette ville pour retrouver ses grands-parents près du marché central, a véhiculé le message de l’organisation internationale qu’elle chapeaute.

Casablanca aux yeux de la DG de l’Unesco

Pour Mme Azoulay, Casablanca a une dimension «indéniablement mythique. Elle le doit à sa capacité unique à resserrer le monde, proposer une urbanité moderne, ouverte sur la mer à partir de fragments de vie des architectures venues d’ailleurs». Comme elle l’évoque, c’est une ville qui a été dessinée, pensée dans un urbanisme moderne qui en a fait au début du XXème siècle un «laboratoire d’exception avec toutes les sources qui ont été mobilisées pour cet art de bâtir». De l’art-déco à l’hispano-mauresque, en passant par le néo-classique et avec l’apport unique des grands mâallems qui ont nourri de leur art les œuvres d’architecture moderne. De leur côté, les urbanistes n’ont cessé d’expérimenter les manières différentes de fabriquer la ville. «Casablanca c’est la ville de tous les superlatifs, ville ouverte sur la mer qui a connu en son temps la plus grande jetée du monde, la plus grande piscine du monde plus le plus grand minaret.

Mais elle a aussi malheureusement au gré de son développement vu détruire de trop nombreux joyaux architecturaux», regrette l’intervenante. De toutes ces expérimentations qui ont façonné la ville, il y restait, à son sens, un «patrimoine unique, une école à ciel ouvert pour le regard». Pour elle, il y a aussi une certaine idée de «la liberté dans l’effervescence d’aujourd’hui nourrie de la multiplicité de ces regards et de ces approches». «Casablanca, cette ville si énergique tournée vers l’avenir, industrieuse, a aussi tout intérêt à protéger son patrimoine», enchaîne-t-elle. Comme elle l’explicite, ce patrimoine est, aussi en particulier dans sa dimension immatérielle pour le Maroc et si riche, une ressource formidable pour la modernité et la créativité parce que cette architecture nous raconte à tous toute l’histoire, ses parts d’ombre, ses fulgurances plus lumineuses, une histoire unique et c’est un ressort pour se projeter dans l’avenir. «Alors, mieux préserver, faire connaître ce patrimoine architectural et culturel, bâtir une mémoire collective, refuser de construire sur le vide ou sur l’amnésie, s’inscrire dans le temps long, c’est un atout exceptionnel pour le Maroc d’aujourd’hui et de demain.

C’est pourquoi il faut travailler cette mémoire collective, l’irriguer par les travaux des sciences sociales, la valoriser grâce à l’engagement de tous les fervents amoureux de cette ville, la faire connaître à travers des programmes. C’est pourquoi aussi il faut l’enseigner à l’école et intégrer dans toutes les stratégies de développement urbain cette dimension unique, culturelle dans toute sa variété», ajoute-t-elle. Par l’occasion, la DG rappelle la collaboration de l’Unesco avec la ville de Casablanca depuis de nombreuses années pour valoriser ces diversités culturelles, ce patrimoine exceptionnel qui font la singularité de cette cité.

Liberté quand tu nous tiens !

De leur côté, les participants à l’émission ont mis l’accent sur différents aspects à même de réaliser un essor dans la ville. «Il faut que Casablanca devienne une marque. Casablanca va incarner la liberté», estime Richard Attias, président de Richard Attias & Associated. L’architecte et artiste-photographe Zineb Andress Arraki abonde dans le même sens. «Il faut créer un modèle propre à Casablanca», avance-t-elle lors de cette rencontre agrémentée par la performance de la chanteuse, Oum, aux côtés de Nabil Khaldi. «J’essaie d’être libre», indique l’artiste. «Casablanca est libre et capable de préserver ce qu’il y a de plus beau», exalte Jean-Louis Cohen, architecte, chercheur, écrivain et professeur. Egalement de la partie, Mustapha Bakkoury, président de la région Casablanca-Settat, précise : «La métropole a un problème d’affluence à gérer». Cependant, il ne manque pas de s’exprimer sur une animation culturelle à installer dans la ville. De même, Rachid Andaloussi, architecte et membre fondateur de Casamémoire, rappelle l’ancienne existence des «arènes dans la ville qui a accueilli des stars mondiales». L’aspect de ces arènes peut, au sens de Karim Beqqali, président de Yamed Capital, être reconstruit autour d’un projet.

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