Culture

«Une nouvelle ère se dessine pour le cinéma marocain»

© D.R


ALM : Parlez-nous un peu de vos débuts sur la scène artistique ?
Fatima Harandi : Mon talent a été découvert au lycée Chaouqi à Casablanca dans les années soixante-dix. Je jouais à l’époque avec une troupe d’amateurs. Durant nos tournées, j’ai décroché «le premier prix d’interprétation féminine» dans un festival d’amateurs. Pour me frayer un chemin au milieu de la scène artistique, j’avais besoin d’une formation. J’ai eu la chance de suivre un stage de formation théâtrale au ministère du Sport et de la Jeunesse. Par la suite, j’ai rejoint une troupe dénommée «Le petit masque» et on a joué une pièce de théâtre de Jules Romains, intitulée Dr knock. En 1972, j’ai fait une autre tournée mais cette fois-ci avec la «Troupe Maâmoura», pour interpréter un rôle  dans la pièce de Molière «Le Bourgeois gentilhomme».

Le public marocain vous a découvert à travers le grand écran, dans plusieurs rôles. Comment avez-vous entamé vos débuts cinématographiques ?
J’ai débuté ma carrière cinématographique dans une réalisation de Mohammed Abbazi, intitulée «Les trésors de l’Atlas» où j’ai interprété le rôle d’une femme qui vit dans une tribu et qui lutte pour l’indépendance.  J’ai enchaîné, en 2000, avec le film «Les lèvres du silence» réalisé par Hassan Benjelloun.  La même année, j’ai décroché un rôle dans le film «Histoire d’une rose», de son réalisateur Abdelmajid R’chich. J’ai également joué dans «Soif». Un film réalisé par Saâd Chraïbi. Mon grand succès était au rendez-vous avec un rôle que j’ai apprécié et qui a enrichi mon registre cinématographique. C’était dans « Les yeux secs» réalisé par Narjis Nejjar où j’ai joué le personnage d’une femme qui retrouve la liberté et la vie après avoir été oubliée 25 ans dans une prison. Mon interprétation dans ce film m’a valu «le prix de meilleure interprétation féminine», en 2004.

À travers vos différentes interprétations, nous sentons un certain stéréotype dans le choix de personnages. Alors comment expliquez-vous vos choix ?
Il faut savoir qu’ici au Maroc, l’acteur n’a pas encore atteint le stade d’accepter ou de refuser les rôles proposés. Sachant que je ne suis ni scénariste ni réalisatrice, je ne peux exiger tel ou tel rôle. Aujourd’hui on ne fait pas de vrai choix. On ne fait qu’investir. En attendant des jours meilleurs… Toutefois, par respect pour mon public, j’ai dû refuser de participer à un bon nombre de Sitcom. Je sais que j’ai des talents cachés et qui n’attendent qu’à être découverts.

Que pensez-vous du cinéma marocain actuel ?
Je trouve qu’il est sur la bonne voie et connaît un nouvel élan. C’est une nouvelle ère qui se dessine. Avec la nouvelle génération de nos jeunes réalisateurs, l’avenir du cinéma marocain est prometteur.  Je suis contente pour ce nouveau souffle, et c’est tant mieux pour le public et pour les amateurs de ce cinéma.

Avec un remarquable parcours sur les grands écrans, peut-on dire que vous avez rompu tout lien avec la scène théâtrale…
Pas du tout. Le théâtre occupe toujours une place privilégiée dans mon cœur. La preuve, j’ai entamé récemment une tournée avec une pièce de théâtre intitulée «Chaqaîq Noâman». C’est une pièce qui traite du contenu de la «Moudawana» et du «Code de la famille». Nous avons donné plus de 90 spectacles au Maroc et en Espagne.

Quels sont vos projets?
Au fait, je viens juste de terminer le tournage du film «Cellule n°13» du réalisateur Aziz El jahidi. Je ne veux pas dévoilé les secrets de mon personnage de «prisonnière». Je préfère maintenir le suspens et laisser le plaisir de la découverte du rôle au public lors de sa projection prévue pour le Festival national de Tanger. Concernant mes projets futurs, j’ai l’intention de tourner un film avec Nourddine Lekhmari sur Casablanca. L’intitulé du film est « Casanegra », à travers ce film, le public découvrira l’autre face d’une ville pleine de paradoxe. Et pour le petit écran, je prévois le tournage d’un nouveau feuilleton en arabe classique, intitulé «L’étranger» réalisé par Leila Triki, et dont le tournage débutera le 7 juin 2008.

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