Le laser est un appareil qui va amplifier la lumière pour donner un faisceau luminaire qui n’a qu’une seule couleur, une seule longueur d’onde et une seule direction, ce qui va permettre de la focaliser sur un seul site bien précis. La première application du laser en médecine date de 1961. Aujourd’hui, les applications médicales sont nombreuses : dermatologie, en ophtalmologie (pour la myopie, la cataracte, la coagulation des vaisseaux), en dentisterie (soins de gencives et caries dentaires), en ORL, en phlébologie pour le traitement des varices, en gynécologie…
La chirurgie coelioscopique ou vidéo assistée, c’est tout autre chose.
La coelioscopie est née en France au début des années 40 avec Raoul Palmer, chirurgien-gynécoloque qui eut l’idée de faire pénétrer dans l’abdomen à travers l’ombilic, une optique rigide éclairée après avoir introduit du gaz dans la cavité abdominale.
En 1972, deux gynécologues réussirent une opération pour grossesse extra-utérine. Sept ans plus tard, cette technique apparaît au grand jour et depuis s’est développée progressivement pour atteindre son niveau actuel grâce notamment aux progrès de l’anesthésie générale et aux produits anesthésiques. Cette chirurgie, qui est devenue maintenant populaire en Europe, se fait de plus en plus au Maroc grâce à la persévérance du chirurgien marocain et sa mise à niveau permanente encouragé dans cela par une grande ouverture sur des centres de référence, aux échanges réguliers au travers des congrès et séminaires ; et grâce au «compagnonnage» auprès de seniors.
Pourquoi cet intérêt pour cette technique ? Parce qu’elle réduit la douleur postopératoire et évite un grand nombre de complications que l’on voyait avec la chirurgie conventionnelle classique. Elle améliore de façon spectaculaire et significative la qualité de vie des patients uniquement par ce qu’on fait autrement au niveau de l’accès au site opératoire sans changer le principe même des opérations. Autrement dit, cette technique reproduit fidèlement les principes et les résultats de la chirurgie traditionnelle.
La coelioscopie est une opération qui est effectuée en milieu hospitalier, en clinique ou à l’hôpital dans une salle d’opérations sous anesthésie générale en présence d’un médecin anesthésiste.
C’est une «chirurgie vidéo assistée» puisqu’elle fait appel à une installation qui comprend une caméra vidéo, un écran de télévision, un câble optique qui relie la cavité abdominale et ses organes à l’écran de télévision via un système optique. Des instruments particuliers (trocarts de 5mm et 10 mm) relient l’intérieur du ventre à l’extérieur, en permettant de manipuler à travers un tube métallique des instruments opératoires qui ne diffèrent en rien des instruments classiques avec la particularité d’être miniaturisée. Ce qui fait définir les interventions faites par cette technique comme :chirurgie mini-invasive. D’autres appareils sont nécessaires pour compléter ce système de vision.
Une source de lumière pour éclairer notre chemin, un «insufflateur» pour insuffler un gaz (gaz carbonique) dans la cavité abdominale ce qui va permettre et faciliter l’exploration des organes. Le niveau de ce gaz carbonique et sa pression dans le ventre seront surveillés tout au long de l’intervention par des appareils spéciaux (capnographe). Un appareil d’aspiration lavage permettant de laver et d’aspirer le liquide de lavage complète cette colonne dont le coût global est de l’ordre de 500 à 600 mille dirhams selon les marques.
L’intérêt de cette technique est de permettre un rétablissement plus rapide puisque moins douloureux qu’une intervention classique. Parfois et d’un grand apport pour préciser et comprendre des situations de maladies inexpliquées, on aura recours à une simple exploration ou vision directe de ce qui se passe dans le ventre. C’est l’examen coelioscopique.
Cette intervention peut être décidée pour faire le bilan de douleurs inexpliquées dont on ne trouve pas la raison par les autres examens pratiqués. Une fois la situation comprise et si on trouve une anomalie, là l’opération peut se faire.
En chirurgie digestive (ablation de la vésicule biliaire malade, ablation de l’appendice, hernies, certaines interventions sur l’estomac) et gynécologique (kystes, grossesse extra-utérine), cette technique opératoire est devenue courante à la condition de la pratiquer dans un environnement irréprochable en moyens humains et techniques.
Quelque fois une intervention chirurgicale prévue réalisable par cette technique peut se transformer en chirurgie classique avec ouverture de l’abdomen dans le même temps. Cela n’est pas une faute mais plutôt une sécurité pour le malade et une grande sagesse pour le chirurgien.
Mais une information claire, accessible et une totale adhésion du patient sont nécessaires pour entreprendre une intervention par cette technique.