Culture

Visite guidée aux «forums de citoyenneté»

© D.R

Samedi 17 janvier,10h au parc de la Ligue arabe, l’Union de l’action féminine (UAF) et le Centre Annajda ont déclaré ouverts les forums de citoyenneté. Elles étaient nombreuses à être au rendez-vous. «Responsabilité  des collectivités locales pour le soutien des femmes victimes de violence, mission urgente», tel était le thème des forums qui ont été organisés dans les 16 arrondissements du Grand Casablanca.  L’objectif de cette campagne est de mobiliser les collectivités locales à participer à la lutte contre ce fléau. «Nous sollicitons la création d’un conseil au niveau du Grand Casablanca pour la protection des femmes victimes de violence. Nous  réclamons également  des collectivités locales, l’octroie d’une enveloppe permanente, répartie sur tous les arrondissements de la ville, pour le soutien des associations et la création de centres d’hébergement et d’écoute», affirme Aïcha Lakhmas, directrice du Centre Annajda. Cette manifestation a favorisé le dialogue entre le milieu associatif et les citoyens. Une dizaine de tentes ont été dressées pour les accueillir. Brochures et projections de documentaires ont été à l’ordre du jour. «Notre but est de sensibiliser les gens à ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Il est temps que les femmes comprennent leurs droits et qu’elles refusent de se soumettre en silence aux agressions de la part de la gent  masculine», déclare à ALM Zahra Hanine, médecin chef et vice- présidente de l’UAF, réseau Sidi Moumen. Interrogée sur les cas de violence reçus au  centre, Mme Hanine précise que «en 2008, nous avons reçu 664 cas d’agression physique et de viol. Parmi ces femmes figurent également des victimes de violence morale» et d’ajouter que «la violence est un cercle vicieux qui engendre d’autres fléaux comme la déperdition scolaire, la délinquance juvénile et le traumatisme psychique». Les forums de citoyenneté ont été aussi une occasion de prospection directe. C’est le cas de Saâdia, victime de violence conjugale, qui a profité de cette rencontre pour exposer son cas et demander l’aide aux responsables du Centre Annajda. Cette mère de famille, âgée de 35 ans a souffert pendant 8 ans de la brutalité de son mari. Elle a accepté de vivre sa souffrance en silence de crainte qu’elle soit mal jugée par la société. «Depuis 8 ans, je mène une vie lamentable avec mon mari, qui me maltraite. Depuis qu’il a quitté son travail, il a cessé de s’occuper de nous, me déléguant ainsi toutes les charges matérielles pour subvenir aux besoins de mes trois enfants», témoigne Saâdia. Pour préserver son ménage, elle a choisi de  travailler comme couturière dans un petit atelier. «Quand j’ai commencé à travailler, la situation s’est aggravée. Il m’accusait d’adultère et me frappait à chaque première occasion», affirme- t-elle. Les coups mortels du mari ont poussé cette femme à recourir à la justice. «Lors des audiences, le juge semblait compatir à ma situation .J’ai cru avoir pris la bonne décision, mais le verdict a été annoncé hier et mon mari a été innocenté. Aucun jugement n’a été porté à son égard alors qu’il maltraitait ses enfants aussi. Les membres du centre m’ont promis une révision du procès en Cour d’appel. J’espère qu’on aboutira à un résultat», explique Saâdia les larmes aux yeux. Parmi les revendications du centre figure la création d’un tribunal spécialisé en matière de violence. «Les efforts fournis par le secteur de la justice restent insuffisants. Pour cette raison, il est primordial d’instituer  un tribunal spécialisé en la matière. Cet établissement doit comprendre des cellules ayant pour mission d’assurer le suivi des procès et l’applicabilité de la Moudawana», souligne Mme Lakhmas. Il est à noter que l’Union de l’action féminine (35 troncs au  Maroc) a mis en œuvre les Centres Annajda pour venir en aide aux femmes victimes de violences. Ces centres assurent la réhabilitation des femmes, leur hébergement et leur réinsertion. Par ailleurs, le Centre Annajda déploie plusieurs mécanismes dans sa lutte contre la violence. Les  tribunaux symboliques en font partie. C’est une occasion pour plaider contre différents types de violences. Le dernier tribunal, organisé en 2008 à l’occasion de la Journée internationale de la femme, a porté sur le thème de la privation des femmes de leurs droits de propriété. Des plaidoiries préétablies qui défendent le droit de la gent féminine dans l’espérance que cela s’accomplira concrètement en réalité.

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